« Je paie pour ton vote pour que le Chili soit rien qu'à moi »
Pinera, un entrepreneur milliardaire de 59 ans, candidat pour la 2e fois après avoir été battu en 2005 par la socialiste Michelle Bachelet, a reproché à Marco Enriquez-Ominami, 36 ans, de vouloir incarner le renouveau en niant qu'il a appartenu à la coalition de centre-gauche au pouvoir.
«Marco, tu as le syndrome de Peter Pan, qui croit qu'il vient de tomber du ciel, et n'a ni histoire ni passé. Je te rappelle que tu as été jusqu'à il y a peu député de la Concertation» (coalition au pouvoir), a lancé Pinera lors du débat public à Talca (sud). «Je te demande d'assumer».
Pinera a aussi reproché à Enriquez-Ominami d'invoquer à l'excès l'atout de sa jeunesse: «elle est dans le coeur, pas sur la carte d'identité».
Son adversaire a répliqué que Pinera a lui-même une histoire qu'il tente d'oublier, en omettant que des partis qui appuient sa candidature donnèrent jadis leur appui au dictateur Augusto Pinochet.
Il a rappelé qu'un des projets de lois défendus par Pinera au Sénat fut l'extension -finalement retirér- d'une loi d'amnistie de 1978 toujours techniquement en vigueur pour des crimes de la dictature.
«Peter Pan a un mérite, il ne ment pas», a déclaré le candidat indépendant. «En plus, il rêve et il sourit. Nous allons battre le Capitaine Crochet en décembre, sans renoncer à notre sourire», a-t-il poursuivi.
Pinera est favori des sondages pour ramener la droite au pouvoir, après 20 ans de gouvernement de centre-gauche depuis la fin de la dictature. Mais les dernières enquêtes montrent que son avance baissé : 30,3% contre 23,7% au canidat de la coalition de centre-gauche, Eduardo Frei.
Enriquez-Ominami n'arrive qu'en 3e position à 17,3%, mais il est en progression constante. Et paradoxalement, il ferait mieux que Frei au second tour en l'emportant contre Pinera.