[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Enseignants en grève de la faim au Chili. Photo Christian Zúñiga
Plus de 80.000 enseignants réclament un accord sur le règlement de ce qu'ils appellent une "dette historique" de plusieurs milliards de dollars: leur perte d'avantages de statut quand le régime Pinochet délégua les collèges publics aux municipalités, dans les années 70.
Le gouvernement estime que le mouvement s'essouffle et que plus de 15% des professeurs ont repris le travail, mais 1,3 million d'élèves étaient encore privés de classe lundi, à un mois des examens de fin d'année.
Le gouvernement récuse la notion de dette historique et souligne que les rémunérations des enseignants ont augmenté de 300% depuis la fin de la dictature (1973-90), qui négligea l'enseignement public.
Les agents de ministères, de la santé publique, des impôts notamment, ont pour leur part lancé lundi une grève de 48 heures, la troisième en un mois, pour demander une augmentation de 8%, rejetant l'offre de 2,5% du gouvernement.
Les centres de santé publique étaient affectés par le mouvement, à l'appel d'organisations représentant 400.000 agents. Seules les urgences médicales étaient prises en charge, ainsi que les dossiers administratifs urgents pour "raisons humanitaires" dans l'état-civil.
Les conflits sociaux, liés pour partie à la récession -11 mois de croissance négative-, s'accumulent en fin de mandat de la socialiste Michelle Bachelet, même si le jugement des Chiliens lui reste très favorable, avec une approbation historique à 75-80%. Mais le candidat de droite Sebastian Pinera est favori de la présidentielle de décembre, à laquelle Mme Bachelet ne peut se représenter.