vendredi 30 octobre 2015

UN SINGE ALCOOLIQUE DEVIENT LE SYMBOLE DU TRAFIC D'ANIMAUX AU CHILI

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UN SINGE SOIGNÉ PAR NICOLE RIVERA HELBIG, LA VÉTÉRINAIRE RESPONSABLE DU CENTRE DE DÉSINTOXICATION POUR PRIMATES, LE 6 OCTOBRE 2015 À PEÑAFLOR PHOTO MARTIN BERNETT

Désintoxication

«Les anciens propriétaires lui donnaient de l'alcool parce qu'ils aimaient sa réaction. Il devenait plus agressif et cela les faisait rire», raconte Nicole Rivera Helbig, la vétérinaire responsable du centre, en caressant le petit singe qui semble perturbé par la présence de la caméra de l'AFP.

Nicolas a été secouru par la police, puis a reçu un traitement semblable à ceux que les humains reçoivent pour traiter les addictions. Pour supporter l'abstinence, il reçoit un traitement d'antidépresseurs.

Un cas loin d'être isolé

L'alcool, avec «la cigarette et la drogue, sont couramment donnés aux singes, parce qu'ils perçoivent cela comme un jeu», explique la vétérinaire.

Le centre est situé au milieu d'une dense végétation qui tente de recréer l'habitat naturel des 150 pensionnaires. Les animaux portent sur leurs corps les marques de harnais, des mutilations et d'autres signes d'un passé douloureux. Crée par Elba Muñoz en 1994, une amoureuse des animaux qui consacre sa vie à cette passion, explique : «Ici les singes apprennent qu'ils sont des singes. Lorsqu'ils sont dans une maison, ce ne sont pas des singes : ils ne peuvent pas développer les comportements propres à leur espèce - ils ne sont donc pas des primates, ni des enfants non plus... en fait ils ne sont rien».

Pendant des années au Chili, posséder un singe était perçu un signe de richesse. Cette mode semble aujourd'hui passée, mais le trafic d'espèces exotiques continue d'être l'un des plus lucratifs au monde.