lundi 3 avril 2017

PARAGUAY. SCÈNES DE CHAOS À ASUNCIÓN, L'OPPOSITION CRAINT UN « RETOUR DE LA DICTATURE »


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QU'EST-CE QUI EST ARRIVÉ AU PARAGUAY? - RAPPORT VIDÉO
Des manifestants ont violemment occupé l’organe législatif du pays, le Congrès, cassant des portes, des palissades et des baies vitrées avant de mettre le feu à une partie du bâtiment. Les raisons de cette colère subite est un projet controversé d’amendement constitutionnel qui permettrait la réélection du président sortant, le conservateur Horacio Cartes, au pouvoir depuis 2013. Les députés ont voté cet amendement en douce, provoquant l’ire de l’opposition. « Un coup d’ État est en cours. Nous allons résister et nous invitons la population à résister aussi », a déclaré Desirée Masi, du Parti démocrate progressiste, citée par le site du Guardian.

Le spectre de Stroessner

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DES MANIFESTANTS ONT FAIT IRRUPTION DANS LE
CONGRÈS DU PARAGUAY ET ONT INCENDIÉ L'ÉDIFICE
PHOTO @INDIOSCHIBCHAS 
Le quotidien argentin La Nación explique que cette bronca est également dirigée contre l’ex-président Fernando Lugo (2008-2012), un ancien évêque, à qui cet amendement permettrait également de se représenter. “Cartes, bandido, Lugo está contigo” (Cartes, bandit, Lugo est avec toi), scandait notamment la foule, qui voit dans ces manœuvres politiciennes un “retour de la dictature”. Comme beaucoup d’autres Etats latino-américains, le Paraguay a vécu sous la férule d’un militaire, le général Alfredo Stroessner, de 1954 à 1989, réélu sept fois à la faveur de l’état d’urgence qu’il avait instauré. La nouvelle Constitution du pays, adoptée quelques années après sa chute, interdit justement à un homme politique d’enchaîner les mandats présidentiels.

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ALFREDO STROESSNER, EX-DICTATEUR 
DU PARAGUAY, EST MORT SANS AVOIR ÉTÉ JUGÉ 
Ces affrontements entre police et manifestants ont fait plusieurs blessés, certains gravement – ainsi le député d’opposition Edgar Acosta, qui a dû être hospitalisé d’urgence. Selon La Nación, un “jeune militant” aurait aussi trouvé la mort cette nuit-là.


Les forces de l’ordre pointées du doigt

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 MORT DE RODRIGO QUINTANA, ABATTU PAR LA POLICE
ALORS QU’IL S’ÉTAIT RETRANCHÉ AU SIÈGE DU PLRA
(PARTI LIBÉRAL RADICAL AUTHENTIQUE),
LE PRINCIPAL PARTI D’OPPOSITION.
Le journal en ligne ABC Digital d’Asunción, qui se targue d’être le plus lu sur la Toile du pays, accuse, dans son éditorial du 1er avril, “Cartes, Lugo et leurs laquais” de ce déchaînement de violence. “Même Stroessner n’aurait pas fait ça”, peut-on y lire. Par ailleurs, ABC Digital identifie la victime de la nuit : il s’agirait de Rodrigo Quintana, militant du Partido Liberal Radical Auténtico (PLRA), qui aurait été tué lors d’un raid de la police spéciale contre le siège du parti. Le site rapporte de nombreux détails qui accablent les forces de l’ordre, à ce jour impossibles à recouper.