vendredi 21 avril 2017

MÉLENCHON ET L'ANTISÉMITISME, UNE MANIPULATION DE FIN DE CAMPAGNE

JUDÉO-BOLCHEVISME
Le psychanalyste Gérard Miller estime que les accusations d'antisémitisme portées à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon relèvent de la manipulation de fin de campagne.  
Par Gérard Miller, Psychanalyste
Mélenchon et l'antisémitisme, une manipulation de fin de campagne Circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux un texte signé par François Heilbronn, professeur associé à Sciences Po, où sont dénoncées «les complaisances de Jean-Luc Mélenchon pour les manifestations antisémites de l’été 2014».

Ce texte est une pure infamie, le genre de saloperie que certains aiment tout particulièrement diffuser dans les derniers moments d’une campagne électorale. De quoi s’agit-il en réalité? Mélenchon prend la parole à la fin du mois d’août 2014. Depuis deux mois, fait rage ce qu’on appelle la «guerre de Gaza», avec son lot terrifiant de morts, de blessés et de destructions. Il veut alors dénoncer ce qui se passe dans ce territoire endeuillé et très précisément les souffrances endurées par les Palestiniens depuis le début du mois de juillet, dans «l’indifférence de la communauté internationale».

«Valeurs fondatrices de la République»


AFFICHE DE PROPAGANDE
DES ARMÉES BLANCHES 
Evoquant du coup les manifestations de soutien aux Palestiniens qui ont eu lieu en France (il parle bien évidemment de manifestations pro-palestiniennes et absolument pas de manifestations antisémites, comme les attaques anti-juives qui ont eu lieu à Sarcelles un mois plus tôt), évoquant donc ces manifestations dont la grande majorité des participants souhaitaient qu’elles restent démocratiques, pacifiques, il félicite «la jeunesse qui a su se mobiliser en défense des malheureux, victimes de crimes de guerre à Gaza». 

Et c’est alors de ces jeunes (et absolument pas des agresseurs anti-juifs de Sarcelles – c’est ça la saloperie de la manipulation) qu’il dit: «Ils l’ont fait avec une discipline parfaite alors que de tous côtés on les poussait aux excès. Ils ont su se tenir dignes et incarner mieux que personne les valeurs fondatrices de la République, ces valeurs qui font que nous sommes toujours du côté du faible et de l’humilié.»

Odieux ces propos ? Antisémites ? Mais qui vise au contraire Mélenchon lorsqu’il dit que «de tous côtés on poussait ces jeunes aux excès», sinon ceux qui utilisent les souffrances du peuple palestinien pour justifier éventuellement des exactions anti-juives ? Jean-Luc Mélenchon évoque ensuite le fait que tous les peuples ont des droits égaux, y compris le peuple palestinien, et c’est là qu’il rappelle qu’aucun peuple n’est supérieur aux autres et que tous les peuples ont droit à la paix. «Supérieur», ah vous voyez bien, il a utilisé l’adjectif «supérieur», donc il vise le peuple juif, «sûr de lui-même et dominateur», comme disait le général de Gaulle. Faut quand même pas pousser…

Antiracisme viscéral

Juste après, il rappelle le passé où «on a vu de petites communautés humaines massacrées du seul fait de leur appartenance à une communauté» – à quoi fait-il référence sinon à la Shoah ? Puis ajoute : «En fidélité à ces combats du passé, en fidélité à ces meurtres de masse qui ont été commis dans le passé, nous nous sommes portés aux avant-postes du soutien à cette malheureuse population de Gaza.» Comme diatribe anti-juive, il y a quand même pire, non ? Mais sur des dizaines et des dizaines de discours prononcés par Mélenchon, sur des dizaines et des dizaines de discours où il témoigne de son antiracisme viscéral, ce sont ces passages-là que les manipulateurs vont chercher et diffuser ad libitum pour le traiter d’antisémite !

Alors ok, on peut ne pas aimer son ton («Nous n’avons peur de personne, n’essayez pas de nous faire baisser les yeux…»), mais c’est le ton qu’il a utilisé à de nombreuses autres occasions, et ce qui est insupportable, c’est de supposer qu’il utilise ce ton… parce qu’il vise des juifs. Alors ok, on peut lui reprocher de soutenir les Palestiniens et pas l’extrême droite israélienne, mais n’est-ce pas une infamie que d’en faire en conséquence un Dieudonné ou un Soral bis ? En tout cas, c’est justement ça qui explique la fureur de Jean-Luc Mélenchon en cette fin du mois d’août 2014 : les calomnies du CRIF, les calomnies ô combien blessantes du CRIF, qui s’est pour le moins manifesté comme une organisation «communautaire» quelque peu «agressive», et à qui il avait parfaitement le droit de répondre, y compris vertement.


Gérard Miller Psychanalyste