mardi 31 mars 2020

COMPTE RENDU DE LA VISITE DE L'AVOCAT CARLOS MARGOTTA EN FRANCE

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  • MAÎTRE CARLOS MARGOTTA PRÉSIDENT DE LA
    COMMISSION DE DROITS DE L'HOMME DU CHILI
    CAPTURE D'ÉCRAN
    Compte rendu de la visite de l'avocat Carlos Margotta, président de la Commission de Droits de l'Homme du Chili (CDHCh) en France, invité par le Parti de Gauche Européenne (PGE), du Parlement Européen.

    Première journée 11 mars 2020


    À 12:00 h. : Arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle (CDG).

    Achat par C. Margotta de la carte de transport hebdomadaire.

    Installation à l’hôtel. Déjeuner offert par J.C.

    À 15:30 h. :entretien avec Laurent Perea, vice-responsable de questions internationales du PCF au siège au siège du Comité Central, 2 place du Colonel-Fabien, Paris.

    C. Margotta expose les motifs de sa tournée européenne :
    - Le gouvernement a employé la répression violente contre la population, dès le début de l'explosion sociale qui se développe au Chili, en provoquant une situation grave d'atteinte aux droits de l'homme au pays.

    - C. Margotta rappelle l'alerte sur le non-respect de droits de l'homme effectuée par 4 organisations internationales : Commission Internationale de Droits de l'Homme, Commissions Américaine de Droits de l'Homme, Amnistie Internationale, Human Watch Rights.

    - Le gouvernement n'a fait aucun cas des recommandations de ces organismes et persiste à déclarer que le problème n'est pas social mais de violence, de délinquance et de sécurité.

    - Quelques chiffres au 10 mars 2020 : il y a eu 448 victimes du traumatisme oculaire. Deux personnes ayant perdu la vue de deux yeux. 2.800 personnes en prison. 5.000 dossiers pour violation des droits de l'homme.

    - Prévisions de la CDHCh : d'un côté accentuation de la répression de la part du gouvernement, d'un autre encouragement de la création et du développement des groupes de civils d'extrême droite prêts au combat en vue à créer des situations d'affrontement. Devant cette situation créée, le gouvernement, afin de rétablir la paix sociale, ferait appel aux Forces Armées pour en finir avec la violence. Ce qui permettrait d'en finir avec l'explosion sociale, de continuer à gouverner et de ne pas toucher à la Constitution léguée par Pinochet.

    - Le gouvernement est cependant fragile et sensible à l'opinion publique mondiale quant aux atteintes aux droits de l'homme, raison pour laquelle la dénonciation de crimes de lèse humanité au Chili acquiert une importance capitale.

    - C. Margotta insiste sur le fait que cette politique de défense de droits de l'homme au Chili constitue une plateforme universelle de lutte contre le néolibéralisme, lequel est par définition anti démocratique, ainsi qu’une base d'unité. En défendant le droit de manifester au Chili, on garantirait aussi le droit de manifester contre le système néolibéral de façon générale, par exemple, les gilets jaunes en France.

    - C. Margotta fait un petit rappel de 41 ans d'histoire de la CDHCh née en pleine dictature en 1978. Aujourd'hui la défense des droits passe par l’ouverture de procès nominatifs devant les tribunaux chiliens dans lesquels les responsables sont identifiés : président, ministres, responsables militaires, etc. Actuellement il y a plus de 30 procès en cours.

    - La CDHCh parraine ‒à la demande de victimes‒, le plus grand nombre de procès pour lésion oculaire. Le nombre de personnes qui se joignent aux procès ne cesse d'augmenter.

    - C. Margotta raconte la persécution de laquelle sont objets les défenseurs de droits de l'homme au Chili. Le siège de la CDHCh a subi un vol par effraction l'année dernière, d'où ont été soustraits seulement les ordinateurs.

    - Le président de la CDHCh insiste sur l'importance de soutenir les procès entamés au Chili au moyen d’opinions compétentes en droit et de positions politiques. Il faut pouvoir compter sur des déclarations ‒opinions juridiques‒ écrites par des juristes de renom. Ceci est un préalable pour épuiser les possibilités juridiques dans le pays avant de présenter les cas devants les tribunaux internationaux. Lors de sa visite en Espagne, C. Margotta a réussi à avoir le concours du juge Garzón dans cette tâche. C. Margotta sollicite la participation de juristes français dans cette mission. Il s'agit de rédiger des Comptes rendus en Droit dans lesquels des juristes analysent et attestent les crimes de lèse humanité commis aux Chili. Par exemple, un groupe de juristes italiens a envoyé une lettre de dénonciation de l'attitude du gouvernement de Piñera au Tribunal Pénal International.

    Laurent Perea prend la parole pour signaler l'importance des luttes pour la démocratie dans le monde et en particulier en Amérique Latine. Après des avances progressistes, nous assistons, d'après lui, à une offensive réactionnaire de récupération du terrain, soutenue par l’impérialisme. Il insiste sur le fait que la lutte doit être menée tant dans le domaine idéologique que politique. Il trace un parallèle entre les luttes, après l'explosion sociale : entre le peuple du Chili et le mouvement des gilets jaunes en France.

    Il termine en indiquant l'importance de maintenir la relation entre le PCF et la CDHCh ainsi que les communistes chiliens présents en France. Ces contacts permettront des échanges d'expériences toujours utiles pour les luttes à venir. Il évoque la possibilité qu'une délégation du PCF se rende au Chili à l'occasion du plébiscite.

    - C. Margotta termine son intervention en rappelant ce qu’a signifié la lutte du peuple chilien dans l'histoire récente : élection du premier président marxiste par des méthodes démocratiques, consolidation de droits sociaux du peuple en vue de créer une société plus égalitaire, et après le coup d’État, l'imposition par la force du modèle néolibéral, copié ensuite dans d'autres latitudes. Aujourd'hui le mouvement social a rapidement visé la fin du modèle néolibéral. Il termine en affirmant que si le modèle néolibéral né au Chili, subit un coup mortel dans la même salle d’accouchement, l'effet domino dans les luttes à travers le monde serait formidable.

    À 19:00 h. :  Réunion dans le hall de l'hôtel avec un groupe de chiliens (8).

    - C. Margotta précise l'importance du rôle que peuvent jouer les chiliens à l'étranger dans la solution favorable de la lutte actuelle du peuple au Chili. Après avoir fait une ébauche de la situation chilienne actuelle (voir entretien précédent), il souligne l'absence de sponsors officiels de la CDHCh. Il détaille la composition des équipes de travail (11 avocats et 20 psychologues). Il conclut en établissant les priorités du travail envers le Chili : arrêt de la répression, garantie de la réalisation du processus pour établir une nouvelle constitution, importance de la défaite du néolibéralisme au Chili.

    À 22:00 h : dîner avec le groupe de chiliens. C. Margotta est l'invité de Cecilia Cortés (Association Orly-Chili Solidarité)

    Jeudi 12 mars 2020.



    À 11:30 h. : rdv avec María Paz Santibàñez, à son domicile, pour la coordination de la suite des entretiens et activités.

    À 13:00 h. : Déjeuner avec la directrice de la Maison des Hautes Études pour l'Amérique Latine (IHEAL), Capucine Boudin et quelques étudiantes, dans la brasserie Balzar.

    À 16:30 h. : Réunion, à son domicile, avec Sophie Thonon. Ils discutent de questions de techniques juridiques, en particulier la participation de juristes de renom à la rédaction d'un Compte rendu en Droit. Il existe la possibilité d'associer à S. Thonon deux autres participants dans le procès contre Pinochet (et autres) pour la disparition de 5 citoyens français au Chili : Claude Katz et Benjamin Sarfaty. Tous les deux aujourd'hui à la retraite.

    À 20:00 h. : Réunion meeting ouvert à la place de la République organisé par l'Assemblée  de chiliens à Paris. Sous la pluie et le vent où C. Margotte a pris la parole. La soirée se termine dans une rencontre avec les membres de l'Assemblée au bistrot « L'attirail ».


    Vendredi 13 mars 2020.

    À 8:00 h. : Entretien avec une journaliste du journal Le Figaro.

    À 10:30 h. : Entretien avec l'ambassadeur pour les droits de l'homme de France, François Croquette au Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères.

    À 13:00 : Déjeuner offert par J.C. C. Margotta apprend par un coup de téléphone venant d'Espagne que la tournée européenne est suspendue et doit retourner au Chili après visite de Marseille.

    À 15:00 : entretien avec Aida Palau de RFI dans 'Le Train Bleu' ‒gare de Lyon.

    À 16:40 : prend le train vers Marseille.

    Plus tard, le lundi 16 mars 2020 C. Margotta arrive par avion de Marseille à CDG et prend une correspondance de retour pour le Chili.
    J.C.