COMMISSION CHILIENNE DROITS DE L’HOMME |
France-Chili, mars 2020
1) Depuis le 18 octobre, les Chiliennes et Chiliens continuent d'exercer massivement au Chili leur droit légitime de manifester dans la rue. Ils demandent le changement du modèle politique, économique et social en place, pour un autre garantissant des droits sociaux fondamentaux tels que la santé, l'éducation, le travail et une sécurité sociale. Et ils exigent que ce changement soit exprimé dans une nouvelle Constitution, qui formule l'exercice légitime du droit du peuple chilien à l'autodétermination, et à remplacer l’actuelle Constitution politique du pays, charte fondamentale croupionne imposée par la dictature militaire de Pinochet.
2) Face à cette demande pacifique persistante, massive et croissante qui gronde dans le pays depuis trop longtemps, la réponse du gouvernement a été invariable : la répression déchainée et les abus systématiques aux droits de l'homme qui s’en sont suivis.
Selon les chiffres officiels de l'Institut national des droits humains (INDH), au cours des deux derniers mois les victimes de traumatismes oculaires —soit, des manifestants blessés aux yeux par des tirs des forces de police—, sont passées de 405 à 445. L'augmentation est substantielle, car il s’agit de la période des vacances.
Elle vient aussi confirmer l’effrayant constat des enquêteurs lors des différentes missions internationales sur place: la police cherche sciemment à toucher les manifestants aux yeux, une forme de cruelle punition qui a fait déjà près de 360 borgnes, aveugles et mutilés à vie, surtout parmi les jeunes.
3) Le gouvernement n’arrête pas la répression, malgré les fermes recommandations formulées dans les différents rapports élaborés par les organismes internationaux spécialisés des droits humains, comme le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), la Commission interaméricaine des droits de l'homme, Amnesty International et Human Rights Watch.
4) La communauté internationale, convaincue que le respect et garantie des droits humains constituent le fondement de la paix sociale, demande au gouvernement chilien de cesser sans délais la répression, l’application effective des recommandations émanant des différentes organisations internationales, et prie instamment d'entendre les exigences sociales du peuple chilien, constitutives des droits de l'homme inscrits dans les différents pactes et conventions des droits humains, que l'État chilien a signés et ratifiés, et donc obligatoires.
Carlos Margotta Trincado, Président descarga-19