vendredi 30 avril 2010

Dakar 2011: le Nord de l'Argentine et du Chili


Les deux itinéraires se tenaient au coude à coude. Le 17 janvier, à l'arrivée du Dakar-2010, le patron de la course, Etienne Lavigne, ne faisait pas mystère de son hésitation. "2011, c'est du 50-50", "le Dakar est à la croisée de deux pistes", estimait-il.
Le 23 mars, Amaury sport organisation (ASO), le propriétaire de l'épreuve, annonçait pourtant le maintien du Dakar en Argentine et au Chili. Un choix de coeur comme de raison.
Après 29 éditions en Afrique, de 1979 à 2007, et une course annulée sur ce continent en 2008 pour des raisons de sécurité, ce qui avait motivé le transfert en Amérique du Sud, le rallye-raid n'est pas prêt de revenir sur ses terres d'origine.
"Des idées de Dakar, j'en aurais dix à proposer (en Afrique, NDLR). Mais l'Afrique n'a pas évolué positivement en terme géopolitique", a commenté Etienne Lavigne, ajoutant avoir "perdu" le Niger, le Mali, la Mauritanie ou encore le Tchad, "pour faire de grands tracés".
Pour 2011, l'itinéraire africain prévoyait une grande boucle "Tunis-Tunis (...) qu'on sentait très bien", a raconté Etienne Lavigne à l'AFP. Tunisie, Libye et Egypte avaient déposé des lettres de candidature.
Mais peu de temps avant qu'ASO ne tranche en faveur de l'un des deux tracés, le président Khadafi a eu "des sautes d'humeur", privant les ressortissants européens de visas pour la Libye, selon M. Lavigne. "On ne savait pas comment la situation allait évoluer", a-t-il poursuivi.
"Les conditions de retour en Afrique sont toujours à prendre avec précautions. Pour le moment, chaque fois qu'on a voulu y revenir, on s'aperçoit qu'il y a des complications", a remarqué le patron du Dakar.
A l'inverse, l'édition 2010 en Argentine et au Chili, bien qu'endeuillée par le décès d'une spectatrice, a répondu aux attentes: suspense dans la course auto, superbes paysages traversés, absence d'accroc dans l'organisation, et surtout ferveur populaire exceptionnelle.
En 14 jours de course - 7 dans chaque pays -, quelque 4,1 millions de spectateurs ont été recensés par les autorités argentines et chiliennes (3,1 millions en Argentine, 1 au Chili), parfois jusqu'au milieu du désert, ébahissant les participants.
Le gouvernement argentin a en outre évalué les retombées économiques du rallye 2010 à 126,3 millions d'euros pour son pays, grâce entre autres aux 1200 heures de couverture TV dans 190 pays. Une excellente affaire quand Argentine et Chili ont déboursé 6 millions de dollars chacun pour recevoir la course.
Malgré le séisme et le tsunami l'ayant touché le 27 février, faisant 452 morts et 96 disparus, ainsi qu'un demi-million de logements détruits ou fortement endommagés, le Chili a donc réaffirmé son soutien à l'épreuve.
Le tracé sud-américain s'est dès lors imposé. Entre le départ et l'arrivée, prévus à Buenos Aires, "on va découvrir des territoires situés dans l'extrême-Nord de ces deux pays. On va toucher les frontières boliviennes et péruviennes", a raconté Etienne Lavigne.
De grands "contrastes de paysages" sont annoncés en Argentine, avec des "canyons faisant penser au Colorado". La partie chilienne du rallye se déroulera essentiellement dans le désert aride de l'Atacama "qui n'a pas encore délivré toutes ses richesses", a promis le patron du Dakar.