vendredi 26 août 2011

LA VAGUE DE CONTESTATION SOCIALE ENFLE AU CHILI

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LA PRÉSIDENTE DE LA FÉDÉRATION D'ÉTUDIANTS DU CHILI, CAMILA VALLEJOS, MARCHE DURANT LE DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE NATIONAL CONVOQUÉ PAR LA CENTRALE UNITAIRE DE TRAVAILLEURS AU CENTRE DE SANTIAGO DU CHILI. PHOTO MARIO RUIZ / EFE 25-08-2011
Dix-sept mois après son accession à la présidence, Sebastian Piñera souffre d'une cote de popularité au plus bas (26%) d'autant plus douloureuse que son implication dans le sauvetage des 33 mineurs de Copiapo avait, un temps, favorisé sa popularité.

Depuis janvier 2011, le pays est secoué de vagues successives de contestations. Cela a commencé dans l'extrême sud du pays, notamment à Punta Arenas, quand la population a violemment protesté contre la hausse du gaz qu'elle utilise douze mois sur douze pour se chauffer.


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 UN MANIFESTANT FAIT SEMBLANT DE VISER AVEC UN PISTOLET DE JOUET, DES MEMBRES DES FORCES SPÉCIALES -LE VIOLENT ESCADRON ANTI-ÉMEUTES DE LA POLICE-, DURANT LE DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE GÉNÉRALE À SANTIAGO DU CHILI. PHOTO ROBERTO CANDIA / AP DU 25-08-2011
Puis de grandes manifestations ont été organisées pour contester le gigantesque projet hydroélectrique HydroAisen qui doit noyer des milliers d'hectares d'une des parties les plus sauvages de la Patagonie chilienne.

C'est la protestation étudiante qui a pris le plus d'ampleur à partir de juin. Chaque semaine, les étudiants organisent des blocages d'établissements et des manifestations monstres dans les grandes villes du pays. Fait nouveau: ce ne sont pas les seuls groupes gauchistes mais la plupart des étudiants issus de la classe moyenne qui sont au centre de la contestation.



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LA POLICE ANTI-ÉMEUTES ARRÊTE UN AUTRE MANIFESTANT DURANT LE DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE GÉNÉRALE À SANTIAGO DU CHILI.  PHOTO VICTOR R. CAIVANO / AP  DU 25-08-2011 
L'héritage de Pinochet

Le mouvement est très populaire, sa principale revendication étant la gratuité des études. La plupart des familles chiliennes sont obligées de s'endetter pour envoyer étudier leurs enfants. «Cinq ans d'études, quinze de remboursement», affichait jeudi une étudiante. Ce système, hérité de la période Pinochet, «a asséché les financements des établissements publics et créé un système très discriminant, estime Marco Ominami, ancien candidat à la présidence et président de la Fondacion Progresa. On ne peut pas se contenter de modifier à la marge les règles, il est temps de les changer en profondeur


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VIOLENTE ARRESTATION D'UN ÉTUDIANT LORS DU DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE GÉNÉRALE À SANTIAGO DU CHILI.  PHOTO JOSE MIGUEL ROJAS / AP 25-08-2011 
Maria Eugenia de La Fuente, du secrétariat général du gouvernement, explique au contraire que les dernières propositions du gouvernement permettent de répondre aux principales revendications des étudiants. «Nous avons proposé une baisse substantielle des taux d'intérêt des prêts aidés de 5,6 à 2% et élargi l'accès des bourses à 60% de la population étudiante.»


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PLUSIEURS AGENTS DE LA POLICE ANTI-ÉMEUTES ARRIVENT POUR ARRÊTER UN JEUNE MANIFESTANT DURANT LE DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE GÉNÉRALE À SANTIAGO DU CHILI.  PHOTO STRINGER / REUTERS DU 25-08-2011
L'opposition de centre gauche, battue par Pinera aux dernières élections, n'échappe pas aux critiques des manifestants qui considèrent qu'elle n'a pas su ou osé changer le système Pinochet pendant les vingt ans où elle a gouverné le pays.