Des manifestants dans la ville de Coyhaique sud du Chili
Photo Claudio Frias
Les policiers ont interpellé plusieurs dizaines de personnes, après avoir fait usage de lances à eau et de gaz lacrymogènes à la mi-journée au centre-ville, pour disperser des groupes de manifestants qui jetaient des pierres et objets divers en direction des forces de l'ordre.
La journée d'action qui a rassemblé à Santiago quelque 10.000 manifestants -selon les syndicats- vers le palais présidentiel de la Moneda, n'a que partiellement perturbé la capitale. Les commerces avoisinants étaient restés fermés, devantures protégées, par précaution.
Des marches similaires ont eu lieu sans incidents dans plusieurs villes, dont Concepcion et Valparaiso.
La Centrale Unitaire des travailleurs (CUT), premier syndicat du pays, a appelé à la grève nationale pour "faire cesser les abus du patronat, éviter qu'il ne fasse payer la crise aux travailleurs", en profitant d'une conjoncture complexe pour justifier des licenciements.
La grève ne vise pas le gouvernement de centre-gauche de Michelle Bachelet, qui surfe actuellement sur une approbation record (67,5 % selon un récent sondage) de sa réponse à la crise. Mais les syndicats réclament d'aller plus loin dans les mesures sociales, et lui reprochent de ne pas faire assez pour empêcher les abus de dirigeants du privé.
Le Chili, une des réussites économiques d'Amérique latine ces dernières années, a vu son économie se contracter de 3,9% en février, après avoir enregistré un -1,4% en janvier, ses pires résultats mensuels depuis dix ans. Le chômage s'est élevé à 8,5% en février.