dimanche 24 novembre 2013

LE HONDURAS CHOISIT UN NOUVEAU PRÉSIDENT CE DIMANCHE

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Environ 5,4 millions de Honduriens élisent dimanche leur nouveau président, quatre ans après un coup d'Etat qui a fragilisé les institutions d'un pays toujours ravagé par une pauvreté endémique et une violence record.
Huit candidats prétendent à la succession du
LA CANDIDATE XIOMARA CASTRO À TEGUCIGALPA. PHOTO EFE
président de droite Porfirio Lobo. Parmi eux, deux sont au coude-à-coude, avec environ 27 % des intentions de vote dans les sondages pour ce scrutin à un seul tour: le postulant du Parti national (PN) au pouvoir, Juan Orlando Hernandez, et une candidate de gauche, Xiomara Castro, pour le parti Libre, également épouse du président Manuel Zelaya, renversé en 2009. Des observateurs ont fait part de leurs craintes en cas de résultat serré.


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XIOMARA ZELAYA, ÉPOUSE DE L'EX-PRÉSIDENT MANUEL ZELAYA. - PHOTO EDU PONCES 
« Il y a des doutes sur le système de transmission des résultats », a par exemple confié à l'AFP Adan Palacios, de l'ONG Monitor Electoral. L'Organisation des Etats américains (OEA) a évoqué sa » préoccupation» après avoir » détecté des failles»  dans ce système qui pourraient affecter » la transparence»  du scrutin. Environ 800 observateurs seront déployés notamment par l'Union européenne, le Centre Jimmy-Carter et l'OEA poursurveiller les opérations de vote dans 5 400 bureaux ouverts de 7 heures à 17 heures  (14 heures à minuit à Paris).

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a, lui, souligné « la fragilité des institutions »  dans ce pays qui, non seulement affiche le plus fort taux d'homicides par habitant au monde (85,5 pour 100 000 en 2012, environ 20 meurtres par jour, à 95 % impunis), mais peine également à se remettre des conséquences du renversement du président Zelaya en juin 2009 par des militaires soutenus par des secteurs de la droite et des affaires.

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XIOMARA CASTRO DE ZELAYA, SUR CETTE
PHOTO PRISE EN JANVIER 2006, AVEC SON 

MARI MANUEL ZELAYA. PHOTO  REUTERS
OPPOSITION PERSISTANTE ENTRE PUTSCHISTES ET LÉGALISTES

La société est, depuis, restée profondément divisée entre pro et anti-Zelaya, dans un contexte d'augmentation de la violence et de la pauvreté (qui touche plus de 70 % de la population, selon l'ONG locale Forum de la dette extérieure) sous le mandat du président sortant. Entre putschistes et légalistes, « les blessures ne sont pas refermées. Ma peur est que si les élections ne sont pas transparentes et légitimes, (les plaies) saignent à nouveau» , a expliqué Adan Palacios.  M. Zelaya a d'ailleurs été omniprésent dans la campagne au côté de son épouse, âgée de 54 ans.
Partisane d'un « socialisme démocratique à la hondurienne », Mme Castro souhaite convoquer « une assemblée constituante »  pour « refonder »  le pays et appelle à « la réconciliation »  avec les putschistes. Sa victoire dans ce scrutin à un tour mettrait fin à plus d'un siècle de gouvernement par les deux principaux partis de droite, le Parti national et le Parti libéral, entrecoupés de régimes militaires. Ces derniers jours, évoquant un « moment important, décisif », elle a invité ses partisans à se rendre aux urnes « sans peur »  pour « permettre le retour à l'ordre constitutionnel, le retour à l'ordre et à la paix ».

M. Hernandez, 45 ans, qui a fait campagne sur la sécurité en appuyant le recours à l'armée pour lutter contre une criminalité galopante, a garanti de son côté qu'il « respecterait le résultat »  du scrutin. Actuel président du Congrès, taxé parfois d'autoritarisme, il est à l'origine de la création de la police militaire, s'attirant les critiques des défenseurs des droits de l'homme. Adepte de la fermeté, il a promis de « faire ce qu'il y a à faire pour combattre la criminalité », qui se maintient à des niveaux record malgré le déploiement de l'armée dans le pays.

Les électeurs désigneront également dimanche trois vice-présidents ainsi que leurs 128 députés et renouvelleront les 298 conseils municipaux de ce pays d'Amérique centrale.


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