jeudi 10 décembre 2015

ELSA DELPLACE, 35 ANS, #ENMÉMOIRE

Tour à tour chargée de développement commercial, assistante de production, conseillère dans une agence de voyage, cette littéraire avait enfin trouvé l’épanouissement professionnel. Depuis deux mois, elle travaillait pour un cabinet international de «conseil en management de la performance ». « Le 10 novembre,raconte Michel Delplace, Elsa m’a appelé tout de suite pour m’annoncer sa titularisation. Avant même la fin de sa période d’essai. »

Sans jamais oublier la famille. « Elle en était très fière », confirme Denis Trichet. Fière des talents de cuisinier de son père, ancien directeur de la maison des jeunes et de la culture du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), où elle vivait encore. Fière du parcours de sa mère, Patricia San Martin, permanente syndicale CGT à la mairie de Sevran, rescapée chilienne de la dictature de Pinochet. Fière de son petit frère Fabien, 31 ans.

Fière, enfin, de son fils Louis, 5 ans, né d’une première union. « Elle lui transmettait sa passion de la musique et essayait de lui parler en espagnol », se remémore Jérémy Wagner, le père du petit. Le 13 novembre, au Bataclan, l’enfant s’apprêtait à applaudir l’un de ses groupes préférés avec sa mère Elsa et sa grand-mère Patricia. Il a été le seul rescapé.
Adrien Pécout