mercredi 27 avril 2016

BERLIN VA OUVRIR SES ARCHIVES SUR LA SINISTRE COLONIA DIGNIDAD AU CHILI


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

PRÉCÉDEMMENT « UN ÉTAT DANS UN ÉTAT, » 
COLONIA DIGNIDAD MAINTENANT « APPARTIENT AU CHILI ». 
PHOTO THE SANTIAGO TIMES

Il a rappelé que ce délai de protection était de 30 ans
et que les archives datant d'avant 1985 étaient déjà consultables.

Quelques 120 anciens habitants de la colonie ont décidé de déposer une plainte collective pour obtenir un million de dollars chacun auprès de l'État chilien, accusé d'avoir permis l'existence d'« une des sectes les plus dangereuses de l'histoire de l'humanité », selon leur avocat et ancienne victime, Winfried Hempel.

LE DICTATEUR AUGUSTO PINOCHET AVEC 
PAUL SCHAEFER, GERARD MÜCKE  ET
ALBERT SCHREIBER LES CHEFS DE 
COLONIA DIGNIDAD 
La plainte doit aussi viser l'État allemand, auquel il est reproché de ne pas avoir porté secours à ses ressortissants.

Frank-Walter Steinmeier a reconnu que la gestion par les autorités allemandes de l'époque de la Colonia Dignidad n'était « pas à l'honneur de l'histoire du ministère allemand des Affaires étrangères ».

« De longues années durant, des années 60 aux années 80, des diplomates allemands ont au mieux détourné le regard » de ce qui se passait dans ce lieu, a-t-il ajouté. « En tous les cas (ils ont fait) trop peu pour la protection de leurs concitoyens dans cette colonie ».

Il a aussi admis que même après la fin des exactions commises dans la colonie, les autorités allemandes n'avaient pas fait preuve « de la détermination et de la transparence nécessaires pour identifier ses responsabilités et en tirer des leçons ».

Créé en pleine nature dans le sud du Chili en 1961, Colonia Dignidad ou la « colonie de la dignité » se voulait un village familial idyllique.

En réalité, son fondateur, un ancien caporal de l'armée nazie, Paul Schäfer a régné avec brutalité sur cette communauté allemande de quelques centaines de personnes, les soumettant à de sévères règles de conduite allant jusqu'à l'esclavage.

Il a aussi multiplié les abus sexuels sur les enfants.


Après sa fuite en 1997, les Chiliens ont découvert que l'enclave allemande avait aussi été un enfer pour les opposants à la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), nombre d'entre eux y ayant été torturés ou ayant disparu là-bas.