mercredi 20 avril 2016

EQUATEUR. APRÈS LE SÉISME, L’URGENCE DE LA RECONSTRUCTION

Mais le séisme qui a frappé samedi 16 avril dans la soirée le nord-ouest du pays, dans la province de Manabí, “est l’un des dix plus meurtriers de ces vingt dernières années en Amérique latine”, écrit El Comercio.

Le plus terrifiant reste celui du 12 janvier 2010 en Haïti, qui avait tué 300 000 personnes et laissé 1,5 million d’habitants dans le dénuement le plus total. En Equateur, le bilan des victimes, encore provisoire, s’établit à 413 morts et à plus de 2 000 blessés, rapporte El Comercio.  

Plus de 230 morts après le pire séisme des dernières décennies

“Esmeraldas dort dehors”, constate le quotidien de Guayaquil Expreso. Dans cette localité côtière, la plus touchée par le séisme, “près de 80 % des bâtiments sont détruits ou inutilisables.” Au niveau national, l’assistance et la solidarité s’organisent, et le gouvernement du président Rafael Correa est entièrement mobilisé, reconnaissent les médias. Les secours affluent aussi depuis l’étranger.  
Reconstruction : l’exemple chilien

Même si le sauvetage et l’assistance d’urgence restent pour l’instant la priorité, la réparation des dégâts et la reconstruction doivent être envisagées au plus vite. “Elles pourraient durer trois ans compte tenu de la fragilité d’au moins 70 % des maisons”, rapporte La Hora.

Constatant les dégâts à Pedernales, dans la zone la plus touchée, le président a évoqué “la responsabilité des gouvernements locaux dans les contrôles insuffisants des normes de construction”, poursuit La Hora, et estimé le coût de la reconstruction “à des milliards de dollars”.

“Il est temps de surmonter nos différences et nos griefs pour affronter la reconstruction”, exhorte El Comercio, qui fait allusion au mécontentement qui agite une partie de l’opinion à l’encontre du gouvernement.

Inspirons-nous du Chili voisin, propose le site multimédia de Guayaquil Gkillcity. En 1960, la ville chilienne de Valvidia subissait le tremblement de terre le plus intense du siècle dernier, d’une magnitude de 9,5. Et en 2010, un séisme suivi d’un tsunami a dévasté le pays, avec des répliques qui se sont produites jusqu’en 2013. Après avoir constaté d’énormes failles dans ses institutions en charge des catastrophes, “lesquelles ont notamment empêché les autorités d’annoncer le tsunami qui a succédé au séisme”, le Chili a appris de ses erreurs.  

Aujourd’hui, le pays dispose “de politiques de construction strictes, de dispositifs de lutte contre l’impact des phénomènes naturels et évalue en permanence ses mesures de prévention et de réponse pour les améliorer”. 

Sabine Grandadam