vendredi 29 avril 2016

L’INDE REJETTE LE RECOURS CONTRE L’EXTRADITION D’UNE FRANÇAISE AU CHILI

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MARIE EMMANUELLE VERHOEVEN. LA PRESSE
CHILIENNE EN A FAIT UNE «COMMANDANTE»
Afin d’éviter son transfèrement vers le Chili, ses avocats faisaient valoir que le traité d’extradition entre les deux pays n’était pas valable. Ce dernier, qui date de 1897, a été conclu au moment où l’Inde était toujours une colonie britannique et il n’a pas été officiellement ratifié après la partition du pays, en 1947. Argument rejeté par la Cour suprême.

Une des conseils de la Française, Ramni Taneja, a déclaré à l’Agence France-Presse que cette décision était un « gros coup » pour sa cliente. « Cela signifie que la procédure d’extradition va pouvoir suivre son cours. C’est dévastateur pour elle. 

Appel à la communauté internationale

Dans un communiqué, Mme Taneja et sa collaboratrice, Clémence Witt, se disent «profondément choquées » que l’Inde ait pu donner suite à une demande « dont le caractère politique ne fait aucun doute et qui est dépourvue de tout fondement juridique ». Elles font par ailleurs part de leurs inquiétudes quant au maintien en prison de Marie-Emmanuelle Verhoeven.

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«Dès le 21 septembre 2015, la Haute Cour de justice de New Delhi avait jugé que son placement en détention provisoire était illégal », insistent-elles, avant d’appeler « la communauté internationale à se mobiliser ». La Cour suprême du pays avait déjà rejeté en novembre une demande de liberté provisoire.

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JAIME GUZMÁN ÉTAIT SÉNATEUR UDI 
ÉLU AVEC UNE TRÈS FAIBLE VOTATION
Le sénateur Jaime Guzman Errazuriz, également professeur de droit, avait été abattu par des membres du groupe d’extrême gauche, le Frente Patriotico Manuel Rodriguez (FPMR – «Front patriotique Manuel Rodriguez »), alors qu’il sortait de l’Université catholique du Chili. Il était considéré comme un des principaux idéologues de la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Marie-Emmanuelle Verhoeven, surnommée «Comandante Ana», est soupçonnée d’être la sixième tête du FPMR, que le juge chargé de l’affaire Guzman considère aujourd’hui comme le cerveau de l’assassinat.

Elle avait déjà été arrêtée en janvier 2014 à l’aéroport de Hambourg, en Allemagne, à la demande de la justice chilienne, puis libérée en juin 2014.