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IMAGE D'UN REFLET DE L'AMBASSADE DES EU À LA HAVANE. LE PERSONNEL DIPLOMATIQUE A ÉTÉ RETIRÉ EN RÉPONSE À CE QUE LES EU ONT APPELÉ 'LES ATTAQUES SONIQUES'. PHOTO YAMIL LAGE |
Un rapport médical précise les troubles neurologiques persistant depuis plus de trois mois chez 21 ex-employés de l’ambassade de La Havane, sans en expliquer la cause.
L'AMBASSADE DES EU À LA HAVANE, CUBA PHOTO ERNESTO MASTRASCUSA |
Aucune explication plausible n’a été apportée à ce jour à ces troubles. Le suivi médical des fonctionnaires concernés s’est poursuivi, sous la coordination des chercheurs du Centre pour les lésions cérébrales et leur réparation de l’université de Pennsylvanie, à Philadelphie. Jeudi 15 février, ces derniers ont publié en libre accès sur le site du Journal of the American Medical Association un rapport préliminaire de leurs constatations. Il ne s’agit toutefois que d’une description des troubles persistants présentés par les employés de l’ambassade, qui ne propose pas d’hypothèse sur leurs mécanismes déclencheurs.
Le département d’Etat américain a recensé des témoignages faisant état de phénomènes sonores ou sensoriels émanant d’une direction précise mais sans qu’une source puisse être identifiée. Sur les vingt-quatre fonctionnaires susceptibles d’avoir été exposés, vingt et un ont passé un bilan médical pluridisciplinaire complet, en moyenne sept mois après l’apparition des troubles. Cette évaluation incluait divers tests d’équilibre, de motricité oculaire, de cognition (mémoire, jugement, compréhension, raisonnement) et d’audiométrie, ainsi que des examens d’imagerie médicale.
Anomalies cognitives
Dans une forte proportion des cas, des symptômes persistant plus de trois mois à compter de l’exposition ont été signalés chez ces vingt et une personnes. Par ordre de fréquence, les fonctionnaires se plaignaient de troubles visuels et de difficultés à dormir (86 % des cas), de troubles cognitifs (81 %), de céphalées (76 %), de problèmes d’équilibre (71 %) et d’audition (68 %). Les tests pratiqués ont mis en évidence des troubles de l’équilibre (81 %), ainsi que des anomalies cognitives (76 %) et des troubles de la mobilité des yeux (71 %). De plus, trois individus présentaient une baisse de l’audition.
Les troubles du sommeil et les maux de tête dont se plaignaient les diplomates ont nécessité un traitement médicamenteux pour respectivement quinze et douze d’entre eux. Quatorze ex-employés de l’ambassade étaient en arrêt de travail lorsque le bilan a été pratiqué. La moitié d’entre eux ont par la suite repris une activité, mais de manière restreinte et en suivant un programme de rééducation.
Les médecins de l’université de Pennsylvanie estiment que ces manifestations « pourraient représenter une nouvelle entité clinique, qui semble avoir résulté d’un dysfonctionnement étendu du réseau cérébral (cognitif, oculo-moteur et vestibulaire) tel qu’on l’observe dans les lésions traumatiques peu sévères du cerveau ou les commotions cérébrales ».
À cette différence près que, dans le cas des employés de l’ambassade à Cuba, il n’y a aucune notion de traumatisme crânien. Les chercheurs écartent comme peu plausibles un phénomène d’hallucination collective, une infection virale ou l’action d’un agent chimique.