vendredi 9 mars 2018

ONZE PAYS DE LA ZONE PACIFIQUE S’ENGAGENT DANS LE LIBRE-ÉCHANGE


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Le nouveau traité de libre-échange transpacifique devrait être signé ce jeudi 8 mars au Chili. Sans les États-Unis qui se sont retirés du projet après l’élection de Donald Trump.
Antoine Morin
LE TTP VOULU PAR LES ÉTATS-UNIS POUR
ENDIGUER L’EXPANSION DE LA CHINE
La situation est paradoxale : initialement voulu par les États-Unis pour endiguer l’expansion de la Chine dans le commerce mondial, le traité de libre-échange transpacifique est ressuscité ce 8 mars… sans Washington.

Signé par douze pays en février 2016 sous l’impulsion de Barack Obama, cet accord était alors censé englober 40 % du PIB mondial et 25 % du commerce international. Depuis le retrait des États-Unis le 23 janvier 2017 sous l’impulsion de Donald Trump, cet accord était resté lettre morte.

Contenu de l’accord

Bien qu’il apparaisse moins avantageux qu’auparavant en raison du retrait américain, le nouvel accord – rebaptisé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) – concernera onze pays ayant un accès sur le Pacifique – dont le Japon, le Canada, l’Australie et Singapour – pour une population totale de 500 millions d’habitants. Il portera sur 13,4 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Traité transpacifique, la plus grande zone de libre-échange créée

Ce partenariat ne diffère que très peu du traité signé en 2016 puisqu’il reprend 99,8 % de ses dispositions initiales. La levée des barrières douanières et non-tarifaires (normes en matière environnementales notamment) représente ainsi le cœur du traité.

Un signal fort face au protectionnisme

La signature du nouvel accord constitue un signal fort face au protectionnisme et à l’isolationnisme dont Donald Trump se fait le héraut. La volonté du président américain de relever les droits de douane de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium vient ainsi de provoquer l’ire de ses partenaires commerciaux dont l’Union européenne, qui a promis de réagir.

Le Japon prend le leadership

Donald Trump, qui à Davos qualifiait d’« horrible » le partenariat transpacifique, annonçait pourtant fin janvier qu’il n’excluait pas la possibilité de revenir dans le nouvel accord à condition qu’y soient opérés des changements majeurs. Responsable des négociations pour le gouvernement japonais, Kazuyoshi Umemoto a déclaré que le Japon accueillerait favorablement ce retour, mais qu’une modification du traité lui paraissait difficilement envisageable.

Le Japon devrait prendre dès ce 8 mars le leadership du nouvel accord, bénéficiant avec d’autres de mesures que les États-Unis ont mis des années à négocier. Le traité, qui se distingue par le nombre record de parties prenantes, permettra de coordonner les économies des deux rives du Pacifique. Le Japon notamment voit là une opportunité de rattraper son rival sud-coréen, dont le commerce international est actuellement bien plus florissant.