lundi 2 juillet 2018

MEXIQUE : LARGE VICTOIRE DU CANDIDAT DE GAUCHE « AMLO » À LA PRÉSIDENTIELLE


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ANDRÉS MANUEL LÓPEZ OBRADOR, DIT AMLO, LORS D’UN
MEETING À MEXICO, LE 24 MAI. AU MEXIQUE, LE SCRUTIN
PRÉSIDENTIEL SE DÉROULE EN UN SEUL TOUR.
PHOTO MARCO UGARTE. AP 
L’ex-maire de Mexico Andrés Manuel Lopez Obrador a obtenu, selon une estimation officielle, entre 53 % et 53,8 % des suffrages. Il était le grand favori de l’élection. Le candidat de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador a emporté la présidentielle au Mexique, dimanche 1er juillet, avec entre 53 % et 53,8 % des suffrages, selon une première estimation officielle.
Le Monde.fr avec l'AFP
ANDRÉS MANUEL LOPEZ OBRADOR LORS DE SON
ARRIVÉE AU BUREAU DE VOTE À MEXICO, LE 1ER JUILLET.
PHOTO CARLOS JASSO / REUTERS
M. Obrador a promis «des changements profonds » et «sans dictature». Il a également déclaré vouloir une relation d’«amitié et de coopération» avec les États-Unis. Un peu plus tôt, le président américain Donald Trump l’avait félicité et s’était dit « prêt à travailler » avec le nouveau chef d’État mexicain.


« LOS LOBOS 'CARABINA .30-.30' 1988 » 
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    « Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des États-Unis et du Mexique ! », a tweeté M. Trump alors que les relations entre les deux pays se sont tendues du fait des politiques commerciale et migratoire de l’administration américaine.

    « CE NE SONT PAS QUE DES DEALERS DE DROGUE,
    DES CRIMINELS ET DES VIOLEURS...
    CE SONT AUSSI DES ‘GAUCHISTES’. »
    CHAPPATTE, SUISSE
    Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a lui aussi félicité le nouveau président du Mexique, « un proche ami ». « Nous sommes unis par des objectifs communs. (…) Nous entretenons une relation commerciale mutuellement profitable qui fait l’envie du reste du monde. Nos efforts communs visant à mettre à jour l’accord de libre-échange nord-américain pour le XXIe siècle en sont la preuve », a tweeté M. Trudeau.

    En plus du mandat présidentiel, les 89 millions d’électeurs mexicains renouvelaient plus de 18 000 mandats, dont les sièges de 500 députés et de 128 sénateurs. Ce jour de vote a été endeuillé par la mort de deux militants abattus par balles, qui s’ajoutent à la centaine de victimes enregistrée durant la campagne.
    « AMLO DANS LE BUREAU D'ALLENDE 08/2017 - Ñ -»
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    « AMLO » vainqueur de la présidentielle

    Andrés Manuel Lopez Obrador, dit « AMLO », a offert une première victoire historique à la gauche dans le pays. Dans la foulée de l’annonce des résultats, l’ex-maire de Mexico a promis « des changements profonds » et « sans dictature ». Il a également dit vouloir une relation d’« amitié et de coopération » avec les États-Unis.

    Le jeune conservateur Ricardo Anaya est en deuxième position, avec environ 22 % des suffrages, et José Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir, est relégué en troisième position avec environ 16 %. Ils ont tous les deux reconnu leurs défaites.

    « C’est un jour historique », a lancé à la presse le vétéran de gauche, avant de voter à Mexico. « Nous allons réussir cette transformation sans violence, de manière pacifique » et « bannir du pays la corruption, le principal problème du Mexique », a promis celui qui a déjà échoué deux fois à l’élection, et qui s’est engagé à chasser « la mafia du pouvoir ».


    BUREAU DE VOTE À SEVINA, DANS L’ÉTAT
    DE MICHOACAN (MEXIQUE), LE 1ER JUILLET.
    PHOTO 
    ALAN ORTEGA / REUTERS
    AMLO a fait campagne sur un « gouvernement austère, sans luxe ni privilèges », promettant de réduire jusqu’à 50 % les salaires des hauts fonctionnaires, dont le sien, et promet de transformer en centre culturel la résidence présidentielle de Los Pinos, « hantée » selon lui par les turpitudes des précédents présidents.

    A 64 ans, il veut capitaliser sur l’exaspération générale et s’est présenté comme le candidat antisystème qui chassera « la mafia du pouvoir » après le mandat de l’impopulaire Enrique Pena Nieto. Avant le vote, les sondages le créditaient de plus de 20 points d’avance sur les candidats des partis traditionnels.

    De nombreux Mexicains et analystes critiquent son manque de propositions concrètes et sa rhétorique « populiste », craignant qu’il n’entraîne le pays sur la voie du Venezuela.

    À Mexico, la victoire annoncée de Claudia Sheinbaum


    CLAUDIA SHEINBAUM, DU PARTI DE GAUCHE MORENA
    D’ANDRES MANUEL LOPEZ OBRADOR, À LA SORTIE DE
    SON BUREAU DE VOTE À MEXICO, LE 1ER JUILLET.
    PHOTO BERNARDO MONTOYA / AFP
    Claudia Sheinbaum, du parti de gauche Morena d’Andres Manuel Lopez Obrador, deviendrait, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes dimanche, la première femme élue au poste de gouverneur de la ville de Mexico. Selon l’institut Mitofsky, cette scientifique de 56 ans obtiendrait entre 47,5 % et 55,5 % des voix, loin devant les candidats des partis traditionnels, et mettant ainsi un terme à vingt ans de domination du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) dans la mégapole mexicaine.

    18 000 mandats renouvelés

    La coalition menée par Lopez Obrador semblait, dimanche soir, en bonne voie pour obtenir au moins cinq postes de gouverneurs sur les neuf en jeu. Son parti était en tête dans les États du Veracruz, de Morelos, au Chiapas, au Tabasco ainsi que dans la capitale. Dans trois autres États, les résultats étaient plus serrés et ne permettaient pas d’annoncer un vainqueur, selon les instituts de sondage.


    CAPTURE D'ÉCRAN TWITTER
    Le correspondant du Monde à Mexico, Frédéric Saliba, a constaté d’importantes files d’attente aux abords des bureaux de vote.

    D’énormes files d’électeurs se forment devant certains bureaux de vote à Mexico. «Nous en sommes ici à déjà plus de 60% de participation à 14h30 (heure locale) », se félicite Roberto Hurtado, président d’un bureau de vote au centre de la capitale.


    CAPTURE D'ÉCRAN TWITTER
    À Mexico, certains bureaux de vote ont été montés dans les rues. Pas assez d’écoles pour accueillir le plus grand scrutin de l histoire du Mexique avec 18299 mandats nationaux et locaux en jeu, dont celui de président

    Quelque 100 000 Mexicains de l’étranger, dont 77 % aux États-Unis, ont par ailleurs fait parvenir leur vote, a précisé l’Institut électoral national (INE), une participation infime au vu des plus de 12 millions d’expatriés, à plus de 93 % aux États-Unis.

    Deux nouveaux meurtres

    Ce jour de vote a aussi été marqué par la mort de deux militants, tués par balle. Flora Resendiz Gonzalez, du Parti des travailleurs (PT, opposition), a été abattue près de son domicile, dans l’État du Michoacan (Ouest), peu avant l’ouverture des bureaux de vote pour les élections mexicaines. Plus tard, Fernando Herrera Silva, du Parti institutionnel révolutionnaire (PRI), le parti au pouvoir, a été tué à Acolihuia, dans l’État de Puebla (Centre). « Nous exigeons que l’État garantisse la sécurité du processus électoral », a indiqué le PRI dans un communiqué.


    La campagne électorale était déjà considérée comme « la plus sanglante » de l’histoire du Mexique, avec au moins 145 assassinats d’hommes politiques – dont quarante-huit candidats ou pré-candidats –, selon le cabinet d’études Etellekt.


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