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DONALD TRUMP ET JIM ACOSTA DE CNN LORS DE LEUR ALTERCATION LE 7 NOVEMBRE 2018 DERNIER À LA MAISON-BLANCHE PHOTO JONATHAN ERNST |
Le journaliste de l’agence CNN, Jim Acosta, a fait la une des médias à la suite d’un incident avec le président des États-Unis, Donald Trump, survenu au cours d’une conférence de presse à la Maison-Blanche
ABILIO JAMES ACOSTA, MIEUX CONNU SOUS LE NOM DE JIM ACOSTA PHOTO GAGE SKIDMORE |
À la suite de quoi, Jim Acosta a été expulsé de la conférence de presse et son accréditation à la Maison-Blanche lui a été retirée, ce qui a fait l’objet de milliers de dépêches.
PHOTO NICHOLAS KAMM |
Inutile de préciser qu’Acosta n’a fourni aucune liste, mais personne ne l’a expulsé de Cuba pour autant.
PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS, LES CHIFFRES-CLÉS 2018 |
Quant à l’« invasion » de migrants d’Amérique centrale, principalement des Honduriens, ni Acosta ni la CNN, ni aucun média étasunien n’a évoqué la responsabilité des États-Unis dans l’état de pauvreté, de crise sociale et de violence à laquelle font face les pays du Triangle Nord (Guatemala, Salvador et Honduras), déchirés par des décennies de guerre sale et de néolibéralisme encouragés par Washington.
Dans le cas particulier du Honduras, au moment où ce pays s’engageait dans une voie visant à prendre en charge les besoins sociaux, en s’intégrant aux programmes d’éducation et de santé de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique (ALBA), en 2009, il subit un coup d’État militaire qui amorça le début de la contre-offensive étasunienne en Amérique latine afin de rétablir son hégémonie dans la région, dirigée par Barack Obama depuis la Maison-Blanche, lequel fut d’ailleurs le président étasunien ayant expulsé le plus grand nombre d’immigrés dans l’Histoire.
HONDURAS: ON ASSASSINE TOUJOURS LES JOURNALISTES PHOTO JORGE CABRERA |
Trump, Jim Acosta, Barack Obama, la CNN, ainsi que l’ensemble de la « presse libre », sont d’accord, à l’unanimité, sur le fait que les États-Unis, contrairement à Cuba, sont un pays où règne la démocratie et la liberté d’expression, alors que de plus en plus des événements s’y produisent qui ont cours en général dans les pays qualifiés de « républiques bananières », un terme inventé par l’écrivain étasunien O. Henry dans son recueil de contes Cabbages and Kings [1904] faisant référence à la vie au Honduras. Une situation qui est le résultat des interventions militaires répétées et du pillage économique, outre l’exportation de la violence, des bandes armées et de la corruption depuis Washington.
Or, ce qui se passe aux États-Unis de Trump, avec des scandales liés aux relations du président avec des prostituées, aux licenciements de fonctionnaires pour des raisons fallacieuses, et même un propriétaire de maison close élu aux élections après sa mort, éclipsent des romans tels que L’Automne du Patriarche [Gabriel Garcia Marquez] ou Le recours de la méthode [Alejo Carpentier], bien que ces conclusions soient trop profondes pour que Jim Acosta ou la CNN ne nous en fassent part, et s’ils venaient à le faire, ce serait pour dire qu’il s’agit du résultat exceptionnel de la gestion d’un fou irresponsable, jamais d’un système où l’argent règne en maître et grâce auquel un magnat, qui dirige un pays comme si c’était son entreprise, a pu devenir président.
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