[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
«DEAL DU SIÈCLE» |
Le plan présenté par Donald Trump donne le feu vert à Israël pour l’annexion d’une grande partie de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain. Le monde entier se tait.
[ Israël-Palestine Censé résoudre l’éternel conflit israélo-palestinien, ce plan fait l’objet de scepticisme de la part de nombreux observateurs. Mais surtout, pour ces mêmes observateurs, le timing de ce dévoilement s’imbrique stratégiquement dans l’agenda politique et judiciaire de Benjamin Netanyahou et de Donald Trump. En effet, quoi de mieux que la présentation d’un plan de paix qui se veut capable de résoudre un des plus vieux conflits toujours en cours pour faire oublier ses déboires politiques et judiciaires à l’échelle nationale?
C’est d’ailleurs l’analyse que fait l’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël: «Le fait que le dévoilement de ce plan ait lieu au moment des discussions sur l’immunité de Netanyahou au Knesset et du procès pour destituer Donald Trump n’est pas une coïncidence», explique Dan Shapiro au micro d’Army Radio. Sputnik]
C’est ce qui est appelé une répartition des rôles. Main dans la main, tels des marionnettistes, Donald Trump et Benyamin Netanyahou se sont partagé les effets d’annonce pour un « deal » qui se veut historique. De quoi contenter d’abord l’actuel locataire de la Maison-Blanche, marchand de biens de son état, pour qui le troc est une façon de faire de la politique. Devant un parterre choisi d’aficionados – des élus républicains, des représentants de l’aile droite de la communauté juive mais également des ambassadeurs de certains pays arabes –, Trump a dressé le cadre de ce qu’il a appelé son « plan de paix ». Il a pris bien soin de ne pas entrer dans les détails, mais les références bibliques à la Terre sainte laissaient peu de place à d’improbables interprétations.
À nouvelle politique, nouveau langage diplomatique
Rien d’étonnant en réalité puisque les États-Unis, depuis plusieurs mois, ont dit leur accord avec l’ensemble de la politique israélienne menée ces derniers temps sous la houlette de Benyamin Netanyahou. Le gendre de Trump, Jared Kushner, poussé dans ses retranchements par la journaliste de CNN, Christiane Amanpour, a lâché le morceau. Jusqu’à ce mardi qui restera très certainement dans les annales de l’histoire, la commaunauté internationale reconnaissait la ligne d’armistice de 1949 (brisée en juin 1967 par la guerre des Six-Jours), dite ligne verte, comme la frontière d’Israël. Peu importe pour celui qui a été chargé par son beau-père de dresser le fameux plan. Il l’a dit tout de go. « Peu importe 1967, ce qui compte c’est ce qui existe en 2020 », a-t-il expliqué en substance. Il est allé même plus loin, accusant les Palestiniens d’avoir « baisé » (screw up) toutes les chances qui leur avaient été offertes. À nouvelle politique, nouveau langage diplomatique.