mercredi 28 mai 2008

La pomme de terre sème la zizanie entre le Pérou et le Chili



Les experts péruviens rejettent les assertions du ministre chilien de l’agriculture qui assure que 99% des pommes de terre existant dans le monde ont un lien génétique avec celles cultivées au Chili. "La pomme de terre chilienne procède de la péruvienne, cela est indiscutable et le tubercule a son origine au Pérou dans la région nord du lac Titicaca, la région où il en existe la plus grande diversité", a assuré à l’AFP M. Juan Risi Carbone, le chef de l’Institut de recherche agraire (INA) du ministère de l’agriculture péruvien.

C’est de la région du Titicaca que le tubercule s’est propagé dans la région andine et notamment au Chili, ajoute-t-il en présentant le tubercule chilien "comme la petite-fille de la pomme de terre péruvienne". "Elle est aussi péruvienne que la citadelle inca du Machu Picchu ou que les lignes de Nazca" (dessins préinca dans le désert au sud de Lima), a commenté le scientifique.

La pomme de terre péruvienne est arrivée en Europe en 1570 et la chilienne 241 années plus tard, en 1811, insiste-t-il encore, en citant M. David Spooner, un scientifique de l’Université du Wisconsin, aux Etats-Unis. La presse péruvienne, qui accuse mardi le Chili de vouloir lui "voler la pomme de terre péruvienne", est toujours prompte à défendre ses produits vis-à-vis de son voisin comme ce fut le cas pour le Pisco, un alcool de raisin. La ministre de l’agriculture du Chili, Marigen HornKhol, a fait inscrire au registre du Service de l’agriculture et de l’élevage (SAG) 280 sortes de pommes de terre, originaires de l’île de Chiloe dans le sud du pays. Selon le Chili, 90% des 7.000 variétés existant en Hollande ont des origines chiliennes.