Depuis quelque endroit secret du Honduras, l'animateur de Radio Liberada, semble presque chuchoter lorsqu'on l'écoute sur Internet. "Le stade Chochi Sosa nous rappelle le stade national du Chili. Et ça nous donne la chair de poule", lance-t-il, rappelant que le stade de Santiago avait servi de camp de concentration sous la dictature de Pinochet. Le 22 septembre 2009, le gouvernement de facto de Roberto Micheletti s’est servi de deux stades de base-ball de Tegucigalpa (Chochi Sosa et Lempira Reyna Zepeda) pour enfermer les partisans du président Manuel Zelaya – selon certains défenseurs des droits de l'homme et parents des détenus, entre 150 et 200 personnes auraient été détenus dans le premier. Dans ce pays d'Amérique centrale, ces lieux ont une histoire bien particulière. Le 27 janvier 2006, le président destitué Manuel Zelaya – actuellement réfugié à l'ambassade du Brésil – a été investi dans ses fonctions au stade national de la capitale hondurienne. Et le Chochi Sosa, aujourd'hui utilisé comme prison, a également servi de scène aux spectacles musicaux variés organisés pour célébrer l'investiture de Manuel Zelaya.
Septième président depuis le retour de la démocratie au Honduras, Zelaya a pris ses fonctions dans un stade, entouré de 2 000 militaires et policiers. Ces mêmes militaires et policiers qui, à l'heure actuelle, sévissent contre ses partisans dans divers endroits du pays. Le stade Chochi Sosa, où se trouvent la plupart des détenus, fait partie du complexe de Villa Olímpica, situé à l'est de la capitale. Selon plusieurs rumeurs, les prisonniers y ont été divisés en deux groupes. Une soixantaine d'entre eux ont été accusés de sédition et de manifestation illégale et les autres d'avoir violé le couvre-feu. Parmi eux, Melvin Ortez, leader étudiant du Front de la réforme universitaire (FRU).
En 2008, des carcasses de voitures qui encombraient le parking du gouvernement avaient été transférées vers celui du stade de base-ball. Certains médias avaient alors accusé Manuel Zelaya d'en avoir donné l'ordre. Aujourd'hui, ce sont des êtres humains que le gouvernement de facto de Micheletti traite comme de la ferraille en les enfermant dans le stade Chochi Sosa et dans un autre stade en très mauvais état.
Au début du mois de septembre, le quotidien El Heraldo décrivait ainsi le vieux stade de base-ball (Lempira Reyna Zepeda) : "On ne peut pas dire qu'il soit en très bon état, les gradins qui pouvaient accueillir plus de 6 000 spectateurs sont détruits, les cabines de radio servent de repaire aux rats, les toilettes sont minuscules et la peinture est complètement écaillée." Un nombre indéterminé de militants mobilisés contre le nouveau régime hondurien y sont désormais enfermés. Mais on ignore dans quelles conditions.
Radio Liberada évoque souvent le Chili d'Augusto Pinochet. On sent très bien, entre les lignes, que les animateurs connaissent parfaitement la tragique histoire du stade national du Chili, utilisé comme centre clandestin de détention et de torture après le coup d'Etat du 11 septembre 1973. La radio mentionne également le célèbre Cilindro de Montevideo, un stade de basket que la dictature uruguayenne avait transformé en lieu de détention. C'est maintenant le Honduras qui reprend cette tradition. A ciel ouvert, sous un soleil de plomb, les détenus sont séquestrés sans savoir ce qu'il adviendra d'eux.
Septième président depuis le retour de la démocratie au Honduras, Zelaya a pris ses fonctions dans un stade, entouré de 2 000 militaires et policiers. Ces mêmes militaires et policiers qui, à l'heure actuelle, sévissent contre ses partisans dans divers endroits du pays. Le stade Chochi Sosa, où se trouvent la plupart des détenus, fait partie du complexe de Villa Olímpica, situé à l'est de la capitale. Selon plusieurs rumeurs, les prisonniers y ont été divisés en deux groupes. Une soixantaine d'entre eux ont été accusés de sédition et de manifestation illégale et les autres d'avoir violé le couvre-feu. Parmi eux, Melvin Ortez, leader étudiant du Front de la réforme universitaire (FRU).
En 2008, des carcasses de voitures qui encombraient le parking du gouvernement avaient été transférées vers celui du stade de base-ball. Certains médias avaient alors accusé Manuel Zelaya d'en avoir donné l'ordre. Aujourd'hui, ce sont des êtres humains que le gouvernement de facto de Micheletti traite comme de la ferraille en les enfermant dans le stade Chochi Sosa et dans un autre stade en très mauvais état.
Au début du mois de septembre, le quotidien El Heraldo décrivait ainsi le vieux stade de base-ball (Lempira Reyna Zepeda) : "On ne peut pas dire qu'il soit en très bon état, les gradins qui pouvaient accueillir plus de 6 000 spectateurs sont détruits, les cabines de radio servent de repaire aux rats, les toilettes sont minuscules et la peinture est complètement écaillée." Un nombre indéterminé de militants mobilisés contre le nouveau régime hondurien y sont désormais enfermés. Mais on ignore dans quelles conditions.
Radio Liberada évoque souvent le Chili d'Augusto Pinochet. On sent très bien, entre les lignes, que les animateurs connaissent parfaitement la tragique histoire du stade national du Chili, utilisé comme centre clandestin de détention et de torture après le coup d'Etat du 11 septembre 1973. La radio mentionne également le célèbre Cilindro de Montevideo, un stade de basket que la dictature uruguayenne avait transformé en lieu de détention. C'est maintenant le Honduras qui reprend cette tradition. A ciel ouvert, sous un soleil de plomb, les détenus sont séquestrés sans savoir ce qu'il adviendra d'eux.