DES PARENTS DE KAREN BERENDIQUE LORS DES FUNÉRAILLES À MARACAIBO, SAMEDI 17 MARS. | REUTERS/STRINGER/VENEZUELA |
LE GOUVERNEMENT CHILIEN CONDAMNE
Le gouvernement chilien a condamné énergiquement la mort de Karen Berendique - qui avait la double nationalité - et demande que toute la lumière soit faite sur les faits "dans les plus brefs délais". Caracas a affirmé que les coupables seraient punis "avec une fermeté absolue". Douze policiers ont été arrêtés et seront transférés au parquet, a informé dimanche le ministère de la justice.
Selon les premières informations, cinq d'entre eux ont tiré. Tous appartenaient au Corps d'enquêtes scientifiques, pénales et criminalistiques (CICPC). En présentant ses condoléances à la famille, le ministre de l'intérieur, Tareck El Aissimi, a évoqué des "pratiques policières erratiques et déviantes".
La Table d'unité démocratique (MUD), qui réunit tous les partis d'opposition, a également condamné le meurtre de Karen Berendique. Selon Luis Izquiel, coordinateur de la Commission sur la sécurité de la MUD, le drame est révélateur de "l''insécurité croissante et de la méfiance des citoyens envers leur police".
PLUSIEURS DIPLOMATES VICTIMES D'ENLÈVEMENTS
Ce n'est pas la première fois que les diplomates installés au Venezuela et leur famille sont victimes de la délinquance. Selon les comptes du quotidien Ultimas Noticias, la mort de Karen est le onzième incident depuis début 2011, le premier mortel.
En janvier, l'ambassadeur du Mexique à Caracas, Carlos Pujalte, et son épouse étaient victimes d'un "enlèvement express", une modalité courante au Venezuela. Les délinquants armés ont pris le contrôle de la voiture que conduisait l'ambassadeur et libéré le couple quatre heures plus tard, contre le paiement d'une importante rançon. Le consul du Chili à Caracas, l'attaché militaire de l'ambassade de Bolivie, le fils de l'ambassadeur du Vietnam ont également été victimes d'enlèvements express. Les autres diplomates ont été victimes de vols.
Les organisations de défense des droits de l'homme estiment à 19 000 le nombre d'homicides commis au Venezuela en 2011 (le gouvernement ne fournit pas de données officielles depuis plusieurs années). Le taux -60 homicides pour 100 000 habitants- est désormais le plus élevé d'Amérique du Sud.
Selon une étude de l'Observatoire vénézuélien de la violence, publiée en juillet 2011, 91% des Vénézuéliens interrogés pensent que la police est souvent impliquée dans les crimes et les délits, 45% approuvent le fait que les policiers exécutent les délinquants. 46% des sondés se disent prêts à tuer pour défendre leur biens. L'insécurité est la première préoccupation des électeurs vénézuéliens.
Marie Delcas