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À la différence des autres pays du cône sud latino-américain, les crimes de la dictature, couverts par une loi d'amnistie de 1979 - récemment confirmée par la Cour suprême -, n'ont jamais donné lieu à des poursuites judiciaires.
DES TORTIONNAIRES OCTOGÉNAIRES
Massés sur l'avenue Rio Branco au centre de Rio, les manifestants insultaient tous les gradés qui sortaient de l'édifice après leur réunion, tandis qu'ils s'engouffraient dans une station de métro proche, protégés par un cordon de policiers avec masque à gaz et bouclier.
Certains des militaires, souvent octogénaires, qui allaient prendre un taxi étaient suivis par un groupe de manifestants qui continuaient à les traiter d'assassins.
Angela Barroso, une avocate à la retraite, a déclaré à l'AFP qu'« en 1968, alors qu'elle était étudiante en droit, elle avait été arrêtée à l'université, torturée et écrouée pendant cinq mois ». « Ils voulaient que je donne des noms et ont fini par me relâcher parce que je n'appartenais à aucune cellule », a-t-elle dit ajoutant « qu'on oublie jamais la torture ».
La loi d'amnistie a permis le retour des exilés politiques, mais elle protège également les tortionnaires et beaucoup demandent sa révision, dont la Cour inter-américaine des droits de l'homme.
Le Brésil reconnaît officiellement 400 morts et disparus pendant le régime militaire, contre 30'000 en Argentine et plus de 3200 au Chili.