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FRANCE CULTURE, « CARREFOUR DES AMÉRIQUES»
ÉMISSION DU LUNDI 4 JUILLET 2016 -
CUBA, LA MUSIQUE ET LE MONDE #1 : SUR LA MER DES ANTILLES
PAR MARCEL QUILLÉVÉRÉ
DURÉE : 00:58:23
Premier épisode de nos voyages d’été. La Mer des Antilles nous conduit à Cuba, carrefour flamboyant de musiques, et où le vieux et le nouveau continent se sont toujours rencontrés.Cuba qui est aujourd’hui à un tournant de son histoire. Cuba qui veut redécouvrir cette histoire, grâce notamment à de jeunes et courageux historiens et écrivains qui tentent aujourd’hui, contre censures et interdits, de récupérer cette mémoire. A nous aussi de faire cette recherches à travers ces chroniques musicales. Nous débarquons d’abord à Santiago de Cuba pour rencontrer le père de la musique cubaine, Estéban Salas (1725-1803), avant de rejoindre La Havane à la découverte de ses théâtres, sa littérature et sa vie musicale au XIXème siècle.
ENTRÉE DANS LA BAIE DE SANTIAGO", DE FRÉDÉRIC MIALHE
(ALBUM PINTORESCO DE LA ISLA DE CUBA) LA HAVANE 1855
« Programmation musicale :
Anonyme mexicain du XVIIIe siècle, Balajú jarocho
Hesperion XXI
Jordi Savall, direction
CD Alia Vox
Erick de Armas, Gente de otro mar
Erick de Armas, voix et guitare
CD bonsai BON120504
“Vida Moderna”
Esteban Salas, Toquen presto a fuego
Ensemble Ars Longa de La Havane
CD K617129
Esteban Salas, Salve Regina en re menor
Coro Exaudi
María Felicia Pérez, dir.
Pablo Esteve, Ya Sale mi guitarra (1766)
Seguidillas allegretto
Ensemble Elyma
Dir Gabriel Garrido
CD K617151
Manuel Garcia, El Riqui Ruqui
Ernesto Palacio, ténor
Juan José Chuquisengo, Piano
CD Almaviva
DS 0114
Blas de Laserna, Tonadilla : ya que mi mala fortuna -Seguidillas finales
Cecilia Lavilla Berganza, soprano
Salvador Parrón, ténor
Ensemble Elyma
Dir Gabriel Garrido
CD K617151
Fernando Sor, El jaleo de Jérez
Toke Lund Christiansen, flute
Ingolf Olsen, guitar
CD Danacord
DACOCD 424
Casimir Gide, La Cachucha
Royal Opera House Orchestra
Dir David Galforth
BBC TV (1987)
Anonyme, Tonada Española (Punto)
Solistes de la Parranda Espirituana
CD OCORA
OCRA C 560208/09
Traditionnel anonyme, Zapate
Enregistré en 1985 à Colón
CD Ethnic B6758
Melchor de Torres y Portugal, Un Juguecito de Fuego
Montserrat Figueras
Hespérion XXI
Jordi Savall, dir
CD Alia Vox
AV 9834
Anonyme, Pregón
Chanteur du Conjunto Folklórico de Cuba
LP 33t Pregón, Chanteur du Conjunto Folklórico de Cuba (Face B)
Manuel Saumell, La Suavecita
Ensemble Axivil
CD RTVE Música 64073 - Axivil Criollo
Manuel Saumell
Ayes del Alma
La Virtuosa
La territorial
Olga Valiente, piano
CD Le Piano aux Amériques (Ministère de la Culture France)
Manuel Saumell, La Niña Bonita
Nohema Fernández, piano
CD Protone Records
Manuel Saumell,
La Quejosita
La Tedezco
Olga Valiente, piano
CD Le Piano aux Amériques (Ministère de la Culture France)
Manuel Saumell, La Josefina
Ensemble Axivil
CD RTVE Música
64073
Axivil Criollo
MANUEL SAUMELL / ALEJO CARPENTIER / BANDURRIA / FANNY EISLER DANSANT LA CACHUCHA / TEATRO PRINCIPAL |
« Glossaire :
Zapateo & Balajú
Danse populaire, née surtout dans la région de Vera Cruz sur la Mer caraïbe. Elle fait partie de cet ensemble de danses basées sur le zapateado venu d’Espagne et scandée par un martèlement des pieds. Chaque pays d’Amérique Latine a son zapateado ou zapateo.
Le plus célèbre étant la bamba mexicaine et le zapateo cubano dont le balajú est très proche.
Villancico
Un chant espagnol très ancien (villancico vient de villano, comme le terme français vilain, c’est-à-dire homme de la campagne) qui était, au départ, un chant pastoral qui se chantait donc beaucoup à l’époque de Noël, autour de la crèche, mais qui n’était pas forcément religieux.
Tonadilla escénica
La tonadilla scénique, apparue vers 1750 en Espagne, était au départ une sorte d’intermède musical et dansé que l’on jouait entre les actes de pièces de théâtres sérieuses (« comedias »). La tonadilla mettait en scène les gens du peuple et elle devient peu à peu autonome à la fin du XVIIIème siècle. La tonadilla est en quelque sorte l’ancêtre de la zarzuela apparue vers 1850. A Cuba la tonadilla a joué un rôle important en se « cubanisant » et en mettant en scène les personnages de la rue havanaise, donnant ainsi naissance au théâtre bouffe cubain.
Punto Cubano
Fait partie des premiers genres musicaux populaires spécifiquement cubains. Musique créole à l’origine et chantée sur des poèmes en dizains (« décimas ») accompagnée au départ de harpe ou guitare en cordes pincées (« en punto »). Le mot fait aussi référence à la position des doigts « en punto » sur le manche (Source : N Galán Cuba y sus Sones )
Jaleo
Sorte de boléro espagnol né à Cadix durant les guerres napoléoniennes et qui s’est ensuite incorporé au flamenco.
Cachucha (Danse espagnole proche du Boléro)
Bandurria
Instrument à cordes pincée formant partie du groupe des luths espagnols. Et qu’on joue à l’aide d’un plectre.
Proche de la mandore française.
« Littérature :
Anselmo Suárez (1818-1878)
Dont le roman le plus connu est « Francisco » (ca 1838) premier roman aux Amériques anti-esclavagiste 14 ans avant « la Case de l’Oncle Tom ».
Cirilo Villaverde (1912-1894)
Dont le roman foisonnant Cecilia Valdés sera à l’origine de la plus célèbre zarzuela cubaine créée en 1932
Gertrudis Gómez de Avellaneda (1814-1873)
Femme de lettres cubaines qu’on pourrait comparer à George Sand en France. Grande féministe avant la lettre. Son roman Sab est un chef d’œuvre du « romantisme » cubain et un livre très engagé contre l’esclavagisme.
La comtesse de Merlin (María de Mercedes Santa Cruz y Montalvo) (1789 La Havane – 1852 Paris)
Femme de lettres cubaine. Partie pour Madrid en 1802 elle épouse le général français Christophe-Antoine Merlin en 1911 et s’installe rue de Bondy à Paris où elle tient un salon très réputé et où elle lie amitié avec George Sand, Chateaubriand, Mérimée, Balzac. Elle y reçoit Rossini, La Malibran, Donizetti.
Nicolás Guillén (1902-1989)
Poète cubain, « mulâtre » comme il le soulignait, dont les poésies afro-cubaines ont fait très vite la popularité des années 1930 jusque dans les années 60.
Alejo Carpentier (1904-1980)
Ecrivain cubain qui a passé la majeure partie hors de Cuba (en particulier à Paris où son accent français en espagnol s’était encore accentué). Sa biographie est un véritable dédale que les historiens tentent aujourd’hui de clarifier. Quand je l’ai rencontré dans les années 70, il m’avait avoué être un musicien frustré. Et aujourd’hui ses chroniques musicales sont un témoignage essentiel. Il faut préciser cependant que sans la collaboration du jeune compositeur Natalio Galán, son livre « La Musique à Cuba » publié en 1946 au Mexique n’aurait probablement jamais vu le jour. (Mais le nom de Galán n’apparaît nulle part !)
M Quillévéré (sources : N Galán, G Cabrera Infante)
« Musiciens :
Estéban Salas (1725-1803)
Grâce à Carpentier et Galán ce compositeur a été redécouvert dans les années 1940 à Cuba grâce aux archives de la cathédrale de Santiago de Cuba. Il n’existe aucun portrait de lui hélas
Erick de Armas
écrivain et médecin cubain né en 1965 à La Havane qui a toujours été musicien (jazz, trova) et est même devenu danseur, en exil, à Barcelone où il continue à exercer la médecine depuis 2006.
Manuel Saumell (1817-1870)
Compositeur cubain appelé par Carpentier le père de la Contradabza cubaine et par là de la habanera qui en est issue et même qualifié par lui de « Schubert cubain »..
« Théâtres :
Teatro principal
Au nord de la Alamadea de Paula. Ici avant la rénovation de 1840 (il pouvait contenir 1830 spectateurs environ). Le cyclone de 1844 l’a fortement endommagé. Il a été détruit en 1846.
Teatro Tacón
TEATRO TACON, DESSIN DE MIALHE VERS 1860-1870 I, "ALBUM PINTORESCO DE LA ISLA DE CUBA", LA HAVANE, CA 1855 |
L’un des plus grands théâtres des Amériques à l’époque, on le comparait au Théâtre du Liceo ou au Real de Madrid. Acheté en 1910 par le Centre Galicien qui le détruisit en grande partie en y édifiant le Teatro Nacional.
Teatro National © Marcel Quillévéré