jeudi 27 juillet 2017

L'INDE LIBÈRE UNE FRANÇAISE RECHERCHÉE POUR ASSASSINAT AU CHILI

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MARIE-EMMANUELLE VERHOEVEN ÉTAIT VISÉE EN INDE
  PAR UNE DEMANDE D’EXTRADITION DU CHILI.
L’Inde a libéré une Française retenue dans le pays depuis deux ans et demi dans l’attente d’une éventuelle extradition vers le Chili, qui l’accuse d’avoir participé à l’assassinat d’un proche de Pinochet.
Détérioration de l'état de santé
JAIME GUZMAN, UN PROCHE DE PINOCHET, AVAIT ÉTÉ  ASSASSINÉ AU CHILI EN 1991. IL ÉTAIT CONSIDÉRÉ  COMME UN DES PRINCIPAUX INSPIRATEURS DE LA  DICTATURE D'AUGUSTO PINOCHET (1973-1990).  PHOTO AFP
Marie-Emmanuelle Verhoeven, 57 ans, a atterri jeudi soir vers 19 heures, à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. « Ayant examiné l’affaire dans son intégralité, incluant la demande de la France, la détérioration mentale et physique de l’état de santé de Marie-Emmanuelle Verhoeven et l’engagement de l’État français dans ce dossier, le gouvernement a décidé d’abandonner les poursuites», a déclaré le ministère des Affaires étrangères indien.
D’après lui, le gouvernement français s’est engagé, lorsqu’il a réclamé le retour en France de sa ressortissante, à « un examen ultérieur et bilatéral de l’affaire avec le pays directement concerné », le Chili.

« Le dossier a été classé »

« Le gouvernement (indien) a arrêté les poursuites. Le dossier a été classé », a confirmé à l’une de ses avocates, Ramni Taneja. « Nous nous réjouissons que Marie-Emmanuelle Verhoeven ait enfin pu rentrer en France, près de 30 mois après son arrestation en Inde, dont 16 mois passés en détention provisoire », a réagi de son côté son avocate française, Me Clémence Witt.

Marie-Emmanuelle Verhoeven, 57 ans, avait été arrêtée le 16 février 2015 à la frontière entre le Népal et l’Inde - où elle suivait un pèlerinage bouddhiste - à la demande de la justice chilienne qui la soupçonne d’avoir participé à l’assassinat en avril 1991 de Jaime Guzman, un sénateur proche du général Pinochet.

« J'étais quelqu'un d'engagé, mais... »
Marie-Emmanuelle Verhoeven réfute ces accusations.

« J’étais quelqu’un de gauche, d’engagé, j’étais contre la dictature, je suis descendue dans la rue, quand on pouvait aider des gens on l’a fait (...) Mais je n’ai absolument rien à voir avec l’affaire Guzman», avait-elle assuré dans un entretien en juillet 2016. «Ce qu’ils veulent c’est dire que tous les gens qui ont lutté contre la dictature étaient de grands terroristes», avait-elle ajouté.

Jaime Guzman avait été abattu par un groupe d’extrême gauche, le Frente Patriotico Manuel Rodriguez (FPMR) alors qu’il sortait de l’Université catholique du Chili. Il était considéré comme un des principaux inspirateurs de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

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Plusieurs fois arrêtée

MARIE-EMMANUELLE VERHOEVEN AVACE SON AVOCATE 

Détenue de février 2015 à avril 2016 à Delhi, dans l’immense prison de Tihar, la Française avait entamé en juin 2016 une grève de la faim pour exiger sa libération. Un tribunal de New Delhi avait alors accédé à sa demande et elle avait été placée sous contrôle judiciaire.

Marie-Emmanuelle Verhoeven avait déjà été arrêtée en janvier 2014 à l’aéroport de Hambourg, en Allemagne, à la demande de la justice chilienne, mais elle avait été libérée six mois plus tard, l’Allemagne ayant refusé l’extradition au motif qu’elle était infondée et manifestement guidée par une finalité politique.


MARIE EMMANUELLE VERHOEVEN. LA PRESSE CHILIENNE EN A FAIT UNE «COMMANDANTE». MAIS ELLE N'A PEUT-ÊTRE ÉTÉ QU'UNE INFORMATRICE TOMBÉE DU CIEL. AUTREMENT DIT UNE «TAUPE». LA FRANÇAISE MARIE-EMMANUELLE VERHOEVEN, 55 ANS, ORIGINAIRE DE NANTES, A ÉTÉ INTERPELLÉE PAR LA POLICE INDIENNE, LE 17 FÉVRIER [2015], À LA FRONTIÈRE DU NÉPAL. ELLE FAIT L’OBJET D’UNE NOTICE ROUGE D’INTERPOL ÉMISE À LA DEMANDE DU CHILI, L’IMPLIQUANT DANS L’AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DU SÉNATEUR PINOCHETISTE JAIME GUZMÁN, EN AVRIL 1991. [*]
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