lundi 7 août 2017

GOASGUEN VOIT LA MAIN DE LA CIA DERRIÈRE LA CRISE AU VENEZUELA


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CLAUDE GOASGUEN, MAIRE DU XVI ARRONDISSEMENT DE PARIS
PHOTO CHRISTOPHE ARCHAMBAULT   






LE SCAN POLITIQUE - Le député LR du XVIe arrondissement compare la situation du Venezuela à celle du Chili sous Salvador Allende, et plaide pour une plus grande intervention européenne.
La fièvre tropicale a-t-elle frappé le député LR du XVIe arrondissement de Paris Claude Goasguen? Ce dernier semble avoir les yeux rivés du côté de la France Insoumise ces derniers temps. Il y a tout juste une semaine sur LCI, il estimait que «pour le moment, l'opposant le plus vigoureux, c'est Mélenchon». Une analyse que l'ex-candidat à la présidentielle ne lui contestera sûrement pas. Pas plus que celle que semble livrer Claude Goasguen au sujet de la crise au Venezuela: «On ne peut pas imaginer que la CIA n'y soit pas pour quelque chose dans ce qui se passe au Venezuela», estime l'ancien député, invité sur France Info ce lundi.

Comme un parfum de Pinochet


#VENEZUELA POUR LE DÉPUTÉ LR CLAUDE GOASGUEN "ON NE PEUT PAS IMAGINER QUE LA CIA N'EST PAS DERRIÈRE TOUT ÇA"

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«Ça rappelle un peu le début des incidents au Chili, en espérant que ça ne termine pas pareil», estime Claude Goasguen, en référence au renversement du pouvoir socialiste de Salvador Allende suite au putsch du général Pinochet. «En tout cas c'est le même schéma», juge-t-il. «Les Américains ont beau dire qu'ils n'y sont pour rien… Le Venezuela étant ce qu'il est: sa proximité avec les États-Unis, sa puissance pétrolière», relève Goasguen, pour qui l'ingérence américaine ne fait aucun doute. «Ils le nient. Mais c'est justement parce qu'ils le nient si fort», qu'il faut selon lui, s'interroger. En tout cas, lui-même a déjà tranché.

La grille de lecture de Claude Goasguen converge vers celle proposée par les Insoumis. Le 1er aout dernier, le député LFI Adrien Quatennens estimait sur RTL que la situation résulte du choc politique du régime contre «une opposition très nette qui va de la droite à l'extrême-droite notamment soutenue par les États-Unis d'Amérique». «On est en train de nous faire croire que Maduro est responsable de la crise de tout point de vue. Bientôt vous verrez même Trump intronisé comme sauveur», déplorait le jeune élu. Un état des lieux partagé par le PCF qui regrettait par communiqué le 31 juillet dernier, que le président Trump ne «jette de l'huile sur le feu» par ses «déclarations agressives».

La chasse gardée des États-Unis

Sur le constat d'ingérence, Goasguen rejoint donc les insoumis, mais ça s'arrête là. «De toute évidence, il va y avoir des incidents très graves, parce que Maduro a établi un régime illégal. C'est complètement fou ce qu'il a fait, c'est très grave: c'est un régime dictatorial, ce qui n'était pas le cas au Chili», relève encore Claude Goasguen, pourfendeur de l'Assemblée constituante nouvellement élue à Caracas. «Mais de toute évidence la puissance Vénézuélienne, qui est un énorme pays, qui est très riche et qui est très divisé, va attirer certainement les États-Unis. Je crois qu'ils considèrent toujours cette partie de l'Amérique du Sud comme la terre réservée des États-Unis», juge-t-il encore.

On se souviendra que dans sa jeunesse, Claude Goasguen avait fait ses classes au sein du mouvement politique d'extrême droite Occident. Il faisait partie de la frange la plus américanophile de cette organisation, qui avait, à l'époque, témoigné une certaine bienveillance à l'égard de la prise de pouvoir du général Pinochet au Chili, avec le soutien de la CIA.

Là où il se distingue donc fondamentalement des élus de la France Insoumise, c'est que Claude Goasguen ne condamne pas vraiment l'ingérence américaine: il regrette surtout que les européens ne s'impliquent pas de la même manière. «L'opinion internationale ne s'est pas suffisamment intéressée à Chavez, à son successeur, à la manière dont les choses avaient été spoliées, c'est un pays qui est en pleine mutation...», indique-t-il. Il plaide encore: «L'Union européenne devrait avoir une attitude beaucoup plus offensive», à savoir, par exemple geler les avoirs étrangers du pays en crise pour peser sur la situation. Comme le fait, en somme, Washington, qui dénonce désormais «la dictature» installée au palais présidentiel de Miraflores.


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