Recherché depuis plus de deux semaines par les forces nationales, ce manifestant de 28 ans, originaire de la province de Buenos Aires, a été vu pour la dernière fois le 1er août dernier, lors d’un rassemblement en soutien aux revendications territoriales des Indiens mapuche. Les témoins décrivent une confrontation brutale entre les manifestants et les gendarmes, qui “s’est terminée par des tirs de la part des forces armées”, rapporte le quotidien Perfil.
La question mapuche est controversée en Argentine, où le quotidien ancré à gauche La Izquierda Diario dénonce une “diabolisation [par l’État] de la communauté mapuche afin de couvrir les vrais occupants du paradis des propriétaires terriens”, de la Patagonie argentine, “l’un d’eux étant l’entreprise Benetton, qui possède 900 000 hectares”, précise La Izquierda Diario.
Les revendications des Indiens mapuche mobilisent de nombreux Argentins qui, comme Santiago Maldonado, soutiennent leurs manifestations. Selon des témoins, “il n’y a pas le moindre doute, c’est la gendarmerie qui l’a emmené”, rapporte le quotidien Perfil.
Dans un pays traumatisé par les disparitions forcées lors de la dictature des années 1970 et 1980, cet événement a fortement concerné la presse et la population, qui ont manifesté à plusieurs reprises pour que soient éclaircies les circonstances de la disparition du manifestant.
Suite à de nombreuses accusations portées envers l’État par la presse et les proches du disparu, la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich a déclaré, le 16 août, que “le gouvernement n’est complice d’absolument rien”, rapporte La Gaceta.
Anaïs Terrien