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28 février 2020 (Prensa Latina) Les médias locaux soulignent aujourd’hui la préoccupation répétée de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à l’égard des poursuites judiciaires engagées par le gouvernement de facto de Bolivie contre d’anciens fonctionnaires de l’administration d´Evo Morales.
DESSIN ENEKO LAS HERAS
La veille, Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a informé le Conseil des Droits de l’Homme de la situation dans plusieurs pays et a reconnu que le pays sud-américain traversait une crise sociale et politique.
Bachelet a mis l’accent sur les poursuites pénales engagées contre d´anciens fonctionnaires et d’autres personnes liées au gouvernement Morales, situation qui a été dénoncée à plusieurs reprises comme une persécution politique orchestrée par le gouvernement de facto.
C´est notamment le cas des anciens ministres Juan Ramón Quintana, Javier Zavaleta, Héctor Arce, Wilma Alanoca et Hugo Moldiz qui se trouvent actuellement réfugiés dans la résidence de l’ambassade du Mexique à La Paz.
Deux autres anciens fonctionnaires, Carlos Romero et César Cocarico, sont en détention et font l’objet de procédures judiciaires qui suscitent des doutes quant à l’absence de preuves concluantes et la légalité de la procédure.
Aux affaires précédentes s’ajoute celle de l’avocate et représentante légale de l’ancien président Morales, Patricia Hermosa, qui a été arrêtée après son entrée dans le pays pour inscrire son client comme candidat aux élections générales du 3 mai prochain.
Hermosa, détenue et en état de gestation, est accusée de délits présumés de sédition, de terrorisme et de financement du terrorisme, tout comme nombre des fonctionnaires susmentionnés.
La préoccupation de Bachelet est partagée par d’autres fonctionnaires de l’ONU comme son envoyé spécial en Bolivie, Jean Arnaud, qui a expliqué qu’il ne devait pas y avoir d’actes de persécution politique et d’abus de procédure judiciaire dans le contexte actuel du pays.
De même, le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des magistrats et des avocats, Diego Garcia-Sayán, a coïncidé avec Bachelet en qualifiant de 'préoccupante' la situation dans le pays andin-amazonien.
'Je suis préoccupé par le recours aux institutions judiciaires et fiscales à des fins de persécution politique. Le nombre de détentions illégales augmente. J’appelle au respect de l’indépendance des institutions et de la procédure régulière', a écrit le fonctionnaire sur Twitter.
Dans un article paru dans le quotidien espagnol El País, García-Sayán a indiqué que l’administration de la présidente par intérim autoproclamée Jeanine Áñez devait se concentrer sur l’organisation des prochaines élections et être le pont vers une transition démocratique.
Mais au contraire, a observé le rapporteur, elle déclenche 'l’alarme internationale en éveillant les mémoires de sombres moments de l’histoire bolivienne qui semblaient avoir trouvé refuge dans un passé lointain', a-t-il manifesté en référence aux dictatures militaires connues dans ce pays.
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