Le hangar de la police chilienne où se trouvent les objets volés puis restitués après le séisme, le 7 mars 2010 à Concepcion. Photo AFP
Les véhicules de la police chilienne sillonnent Palomares, quartier déshérité de la deuxième ville du Chili, une des plus touchées par le séisme et le tsunami du 27 février responsables de la mort d'au moins 450 personnes.
Leurs haut-parleurs encouragent les habitants à abandonner de façon anonyme devant chez eux les objets pillés, menaçant les réfractaires de prison ou d'une perquisition. "Rendez les objets ou on procédera à des perquisitions ou vous serez arrêtés!".
Pris de remords ou par peur, une bonne partie des habitants exécute les ordres.
Des camions viennent ensuite récupérer les objets délaissés et vont les déposer dans un grand hangar du quartier.
Machines à laver, téléviseurs, cuisinières, réfrigérateurs, matelas, chaises, tables ou encore canapés, "la quantité d'objets rendus est impressionnante", a dit à la presse le chef régional des carabiniers chiliens (police), Eliecer Solar.
La valeur des objets rendus s'élève à un milliard de pesos (1,5 million d'euros), a annoncé la présidente chilienne sortante Michelle Bachelet à Concepcion, après avoir visité le hangar.
"Ces pillages n'ont rien à voir avec la survie (...) ils sont le fait de gens qui cherchent à s'enrichir au milieu de la douleur. Il y a des habitants indignés parce que certains étaient en train de vendre ces objets. Les biens représentent une valeur d'un milliard de pesos", a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse.
Une centaine de personnes ont été arrêtées ces dernières heures dans des événements liés aux pillages, dans la ville située à 500 km de la capitale Santiago.
"Il n'y a plus de pillages. Cela a été violent un ou deux jours (...) maintenant, c'est proche de zéro. La normalité est de retour", assure pour sa part le commissaire Rolando Molina, chargé de la surveillance du hangar.
Le séisme et le tsunami du 27 février avaient donné lieu à de violentes scènes de pillages, certaines suivies d'incendies, en raison des pénuries d'eau et de nourriture, mais de nombreuses personnes avaient profité du chaos pour s'emparer de toutes sortes d'objets.
Selon Jaime Toha, le gouverneur de la région du Bio Bio dont Concepcion est la capitale, les pilleurs avaient jusqu'à dimanche pour rendre les objets volés avant d'être arrêtés.
Le couvre-feu nocturne passé de 18 à 13 heures d'affilée dans la ville "ne sera pas levé pour le moment", a-t-il ajouté.