jeudi 19 mai 2011

Chili - Genève

écusson genève
Défenseur des droits de l'homme sous le régime de Pinochet, Roberto Garreton a été par ailleurs le premier ambassadeur du Chili aux Nations Unies entre 1990 et 1994, puis rapporteur spécial des Nations Unies sur la République démocratique du Congo, et occupe encore de hautes fonctions au Nations unies. Son  parcours a été bâti sur des convictions profondes et une rigueur sans faille au service de la défense des droits humains.
Pour mémoire, le Chili est encore doté de la Constitution dictée par Pinochet en 1981 qui, même si elle a subi quelques amendements depuis 1990, n'en contient pas moins des normes anti-démocratiques. Ainsi l'institution du système « binominal » exclut d'entrée toute représentation minoritaire. Autre exemple, les conditions posées pour permettre la révision de la Constitution sont telles qu'elles empêchent de facto toute révision.... « Une constitution verrouillée » nous diront nos visiteurs. Un Mouvement pour une Assemblée Constituante s'est créé au Chili porté par des personnalités fortes comme Garreton, soucieux de donner à leur pays une charte démocratique, permettant une réelle participation citoyenne et politique. L'enjeu est majeur. Car malgré les écueils à première vue insurmontables, Garreton et les siens sont convaincus que seule la refonte de la Constitution,  « dont l'origine est illégitime » permettra d'asseoir la démocratie.
Une sacrée leçon de sagesse et de ténacité pour les constituants présents, encore plus convaincus, en entendant la description des conditions chiliennes, du privilège et de la responsabilité qui sont les leurs. Alors qu'au Chili, la conscience de « l'état de nécessité » préside à la démarche de Roberto Garreton en faveur d'une révision de la Constitution, à Genève, un avant-projet et quelques empoignades plus loin, c'est désormais la conscience de «l'état d'urgence » qui prévaut parmi les membres de la Constituante genevoise...