mardi 30 décembre 2008

Chili : une enquête sur les faux disparus

Le juge chilien Carlos Gajardo est exclusivement chargé de faire la lumière sur ces "faux disparus" qui ont causé une "profonde émotion publique", selon les magistrats de la cour d'appel.
Les autorités, qui vont engager des poursuites pour escroquerie et fraude, ont pour l'instant relevé le cas de quatre personnes, inscrites de manière erronée sur la liste officielle de plus d'un millier de victimes répertoriées au cimetière général de Santiago. Certains sont encore en vie, d'autres sont décédés, mais leur mort n'a rien à voir avec le régime militaire du général Pinochet (1973-1990), tenu pour responsable de la disparition de plus de 3.000 victimes.
Le scandale a éclaté après que l'Association des familles de détenus et disparus (AFDD) eut révélé en novembre le cas d'un Chilien de 65 ans, déclaré disparu alors qu'il vit à Buenos Aires. Sa famille, qui était au courant, avait perçu 62.000 dollars de l'Etat au titre de réparation morale.
Ces révélations ont ému l'opinion publique dans ce pays encore divisé autour de l'héritage de l'ancien dictateur, dont les partisans ont toujours affirmé que le nombre des disparus avaient été gonflés. La présidente socialiste du Chili, Michelle Bachelet, qui fut elle-même torturée sous la dictature, a affirmé qu'elle ne laisserait pas le doute ronger "la vérité historique".