9 FEMMES POUR 23 MINISTÈRES
La nouvelle équipe de 23 ministres, dont neuf femmes, représente les principaux courants de la coalition de centre-gauche qui a soutenu Mme Bachelet lors de la campagne électorale, comprenant des socialistes, des démocrates-chrétiens, des radicaux et des communistes.
MME CLAUDIA PASCUAL GRAU |
Les inégalités entre hommes et femmes est un sujet qui lui tient à cœur, après avoir été pendant trois ans à New York, à la tête de l'ONU Femmes, une entité des Nations-Unies chargée de promouvoir l'égalité des genres.
M. ALBERTO ARENAS DE MESA |
M. HERALDO MUÑOZ, AMBASSADEUR DU CHILI À L'ONU EN 2009 |
M. RODRIGO PEÑAILILLO |
Nicolás Eyzaguirre, économiste de 60 ans, sera à la tête du particulièrement sensible ministère de l'éducation. Ancien ministre de Ricardo Lagos et ex-directeur des programmes du FMI pour l'Amérique Latine, il devra mettra en œuvre l'ambitieuse réforme de l'éducation promise par Mme Bachelet pour répondre aux exigences des étudiants qui réclament, depuis 2011, une éducation gratuite et de qualité.
« UNE MENACE POUR PERSONNE »
« Mon programme de gouvernement ne constitue une menace pour personne, ni pour le secteur privé ou pour quiconque dans le pays », avait assuré devant la presse étrangère Michelle Bachelet, au lendemain de son élection. « Bien au contraire », avait-t-elle ajouté, la vraie menace serait de ne pas faire ce que nous avons à faire : vaincre les inégalités et s'assurer que notre pays progresse de façon plus harmonieuse ».
Elle a promis, dans les 100 premiers jours de gouvernement, de mettre en marche une série de réformes comprenant notamment une hausse de la pression fiscale sur le secteur privé. Elle entend récolter 8,2 millions de dollars, soit 3% du PIB, en augmentant notamment de 20 à 25% les impôts aux entreprises. Ces mesures ont été fortement critiquées pendant sa campagne par la droite, qui accuse Mme Bachelet de vouloir étouffer le secteur privé. Ces nouvelles recettes doivent permettre de financer une refondation du système éducatif - avec la gratuité des études universitaires d'ici à 6 ans et la fin du subventionnement des écoles privées - ainsi que l'amélioration des systèmes de santé et des services publics.
Plus de 20 ans après le retour de la démocratie, Mme Bachelet propose de faire sauter les « verrous anti-démocratiques » de la Constitution de 1980, héritée du général Pinochet. La courte majorité obtenue par la coalition de centre-gauche lors des législatives de novembre, est pour l'instant insuffisante pour atteindre les 3/5 èmes des voix nécessaires à tout amendement constitutionnel.
Le nouveau mandat de 4 ans de Michelle Bachelet, qui fut entre 2006 et 2010, la première femme élue présidente de l'histoire du Chili, sera sa deuxième chance pour faire de son pays « un pays plus juste et égalitaire ».
(Buenos-Aires, correspondante)
Journaliste au Monde