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Ricardo Ezzati ( archevêque de Santiago du Chili depuis 2010 ) a dit que sa nomination comme nouveau Cardinal « c'est une reconnaissance à l'Église du Chili »
RICARDO EZZATI ANDRELLO
L’accent est mis par le pape argentin sur les «périphéries» -pour reprendre la formule de François lui-même-, par rapport au centre, la Curie : la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, Haïti, Sainte-Lucie aux Antilles, le diocèse de Cotabato aux Philippines sont ainsi récompensés.
Seules quatre personnalités de la Curie recevront la barrette rouge dans la basilique Saint-Pierre. Ces nominations étaient obligées : la première d’entre elles est celle du nouveau secrétaire d’Etat Pietro Parolin, diplomate chevronné, chef du «gouvernement» du pape depuis octobre, en remplacement de Tarcisio Bertone, contesté.
L’Allemand Gerhard Ludwig Müller, nommé par Benoît XVI et gardien conservateur du dogme, le nouveau préfet pour le clergé, l’Italien Beniamino Stella, depuis peu à la tête de cet important ministère, deviennent électeurs. A eux s’ajoute un autre Italien, Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode qui a la toute la confiance du pape pour préparer les grandes assemblées d’évêques de fin 2014 et 2015 sur la famille.
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Petite surprise
Une petite surprise est venue avec la désignation de l’archevêque de Pérouse, Guartiero Bassetti, peu connu. Le nombre des Italiens (quatre) reste toutefois contenu.
Un Britannique très apprécié de François, l’archevêque de Westminster, Vincent Gerard Nichols, fait son entrée, de même que l’archevêque du Québec, Gérald Cyprien Lacroix.
L’Amérique centrale et du Sud est bien servie par le premier pape issu de ce continent, avec son remplaçant à Buenos Aires, Mario Aurelio Poli, mais aussi les archevêques de Rio, Santiago, Managua (Nicaragua), et des Cayes en Haïti, région martyre du séisme de 2011.
En Afrique, les choix d’Abidjan et de Ouagadougou permettent de rendre hommage aux prises de position de l’Eglise pour la paix dans une région troublée.
En Asie, le pape devait honorer d’un cardinal électeur la Corée du Sud, important pays chrétien d’Asie, et en ajouter un, aux Philippines, premier pays catholique de ce continent.
De haute valeur symbolique sera la barrette remise à Loris Francesco Capovilla, ancien secrétaire de Jean XXIII, âgé de 98 ans. C’est l’esprit d’ouverture du Concile Vatican II et de l’ancien pape, canonisé en avril prochain avec Jean Paul II, qui sont honorés par un pontife voulant dégager l’Eglise de ses carcans.
Le Sacré collège sera formé de 218 cardinaux : 122 électeurs et 96 cardinaux émérites.
L’Europe y gardera la majorité (116, dont 61 électeurs), l’Amérique Latine progresse avec 35 cardinaux, dont 19 électeurs. Les Nord-Américains seront 23, dont 15 électeurs, les Africains seront 19 (dont 13 électeurs) et les Asiatiques 21 (dont 13 électeurs aussi). L’Océanie aura quatre représentants, dont un seul électeur.
Cette première série de cardinaux qui seront nommés par le pape privilégie clairement les archevêques territoriaux (au nombre de 12 sur 16 électeurs) avec lesquels François entend gouverner dans un esprit de collégialité. Elle reconnait en même temps le poids de l’Amérique Latine dans la catholicité.
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JORGE MARIO BERGOGLIO |
La liste des nouveaux princes de l’Eglise comporte cependant peu de surprises, et n’est pas le raz-de-marée du Sud que certains espéraient ou pronostiquaient.