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VLADO MIROSEVIC EST UN DÉPUTÉ DU PARTI LIBÉRAL DU CHILI DE LA COALITION DU FRENTE AMPLIO, QUI VEUT AIDER À FAIRE BATTRE L'ANCIEN PRÉSIDENT GUILLIER. PHOTO VLADOMIROSEVIC.CL |
Vlado Mirosevic, député de la coalition de gauche Frente Amplio, veut aider Alejandro Guillier, à battre l'ancien président de droite, Sebastian Piñera.
Quelle est la consigne de vote du Frente Amplio pour ce second tour ?
Nous avons eu un débat interne très intense pour définir quelle serait notre position au second tour. Ce que nous avons décidé, c'est de dire 'non' à [Sebastián] Piñera, et de dire à [Alejandro] Guillier : 'voici nos propositions, nous souhaiterions vous voir les adopter dans votre programme'. Nous n'apportons pas de soutien explicite à sa candidature, et chaque membre du Frente Amplio est libre de son vote. En ce qui me concerne, je vais voter pour Alejandro Guillier. Je ne vais pas faire campagne pour lui et, s'il est élu, je ne participerai pas à son gouvernement, mais entre Piñera et lui, mon choix est évident. Piñera représente un retour en arrière pour le Chili, un danger pour les libertés individuelles et les droits sociaux. Il défend le modèle d'économie néolibérale dans lequel nous vivons actuellement.
Que demandez-vous à Alejandro Guillier ?
Nous souhaitons qu'il clarifie sa position sur plusieurs questions, notamment sur l'éducation et les retraites. Je comprends qu'on ne puisse pas en finir avec le système des AFP [les fonds de pensions privés qui administrent les retraites des Chiliens et sont immensément contestés, NDLR] du jour au lendemain, mais il faut s'acheminer rapidement vers un système transitoire, au minimum une solution mixte public-privé si ce n'est tout de suite un système par répartition. Au Chili, tous les services publics sont marchandisés. Contrairement à la France, nous n'avons pas de véritable éducation publique, ni de système de santé publique... Pour nous, Guillier doit garantir qu'une société comme la nôtre, qui compte une certaine liberté économique, malgré un marché hyperconcentré [dominé par quelques grandes entreprises et familles, NDLR], aille avec la conquête de nouveaux droits sociaux : que l'avortement soit dépénalisé, que le mariage et l'adoption soient ouverts aux couples homosexuels... Ce à quoi la droite ne croit pas bien entendu.
Comment interprétez-vous le bon score obtenu par le Frente Amplio aux législatives (21 nouveaux élus au Congrès) et au premier tour de la présidentielle (la candidate du FA, Beatriz Sánchez, a obtenu 20 % des voix) ?
Nous avons été très surpris par ces résultats. Les sondages avaient vraiment ruiné nos espoirs. Dans la rue, à travers les mobilisations sociales, on recevait beaucoup de soutien, mais toutes les enquêtes nous donnaient moins de 10 %. Je crois que ce score représente un changement de cycle politique au Chili. La transition post-Pinochet [la dictature d'Augusto Pinochet a duré de 1973 à 1990, NDLR] est aujourd'hui terminée, même si, malheureusement, nous avons encore sa Constitution. Ce serait un symbole fort que d'en finir avec ce texte. Aujourd'hui, une nouvelle génération a émergé et en a assez de cet héritage. Nous sommes évidemment reconnaissants envers ceux qui ont géré le retour à la démocratie, mais je crois qu'il est temps de passer à une nouvelle étape de la politique chilienne.
Que demandez-vous à Alejandro Guillier ?
Nous souhaitons qu'il clarifie sa position sur plusieurs questions, notamment sur l'éducation et les retraites. Je comprends qu'on ne puisse pas en finir avec le système des AFP [les fonds de pensions privés qui administrent les retraites des Chiliens et sont immensément contestés, NDLR] du jour au lendemain, mais il faut s'acheminer rapidement vers un système transitoire, au minimum une solution mixte public-privé si ce n'est tout de suite un système par répartition. Au Chili, tous les services publics sont marchandisés. Contrairement à la France, nous n'avons pas de véritable éducation publique, ni de système de santé publique... Pour nous, Guillier doit garantir qu'une société comme la nôtre, qui compte une certaine liberté économique, malgré un marché hyperconcentré [dominé par quelques grandes entreprises et familles, NDLR], aille avec la conquête de nouveaux droits sociaux : que l'avortement soit dépénalisé, que le mariage et l'adoption soient ouverts aux couples homosexuels... Ce à quoi la droite ne croit pas bien entendu.
Comment interprétez-vous le bon score obtenu par le Frente Amplio aux législatives (21 nouveaux élus au Congrès) et au premier tour de la présidentielle (la candidate du FA, Beatriz Sánchez, a obtenu 20 % des voix) ?
Nous avons été très surpris par ces résultats. Les sondages avaient vraiment ruiné nos espoirs. Dans la rue, à travers les mobilisations sociales, on recevait beaucoup de soutien, mais toutes les enquêtes nous donnaient moins de 10 %. Je crois que ce score représente un changement de cycle politique au Chili. La transition post-Pinochet [la dictature d'Augusto Pinochet a duré de 1973 à 1990, NDLR] est aujourd'hui terminée, même si, malheureusement, nous avons encore sa Constitution. Ce serait un symbole fort que d'en finir avec ce texte. Aujourd'hui, une nouvelle génération a émergé et en a assez de cet héritage. Nous sommes évidemment reconnaissants envers ceux qui ont géré le retour à la démocratie, mais je crois qu'il est temps de passer à une nouvelle étape de la politique chilienne.
Envoyée spéciale à Santiago du Chili