Une suspension provisoire avait été votée le mois dernier par les députés chiliens et cette décision a été entérinée de manière définitive par le Sénat, mardi. Dans l'ordonnance promulguée par le parlement figure en outre une interdiction d'exercer une activité dans la fonction publique pour une durée de cinq ans.
Depuis le retour de la démocratie au Chili en 1990, jamais aucun membre d'un gouvernement n'avait été sanctionné de la sorte par le parlement de Santiago.
Aucune procédure judiciaire n'a été pour l'heure ouverte à l'encontre de la ministre mais les parlementaires chiliens ont préféré agir de manière préventive, au cas où celle-ci serait amenée dans les prochaines semaines à répondre aux questions de la justice.
Une enquête menée par le contrôleur général aux comptes a révélé il y a quelques semaines que des fonds publics ont été versés à des établissements privés qui avaient gonflé au préalable leurs effectifs en vue de toucher plus d'aides de l'Etat. Le montant de la fraude est estimé à plus de 580 millions de dollars, soit environ 360 millions d'euros.
Les parlementaires ont considéré que Yasna Provoste a été mise au courant de cette affaire et n'a pas su réagir rapidement pour faire toute la lumière sur ces malversations.
La majorité gouvernementale a estimé de son côté qu'il s'agissait là d'une sombre manoeuvre politique. La présidente Michelle Bachelet, qui avait nommé Yasna Provoste en juillet 2006 à la suite de violentes manifestations estudiantines, a qualifié pour sa part cette décision de tentative de "démonstration de force" de l'opposition. AP