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José Serra, durant l'un des débats présidentiels. Photo AFP
Serra était donné comme net favori dans les sondages il y a quelques mois mais, au fil de la campagne, il s'est fait largement distancer par Dilma Rousseff, la dauphine du président Luiz Inacio Lula da Silva. A peu de jours du scrutin du 3 octobre, son espoir est de contraindre la candidate du Parti des Travailleurs (PT, gauche) à un second tour.
En 2002, Serra avait échoué face au président Lula, puis passé son tour en 2006 quand Lula été réélu.
Dénué de charisme et avare en sourires, Serra, ex-maire et ex-gouverneur de Sao Paulo, le poumon économique du Brésil, a acquis sa popularité en 1998 alors qu'il était ministre de la Santé du président social-démocrate Fernando Henrique Cardoso.
Cet économiste de formation est resté pour les électeurs "celui qui a aidé les malades et les personnes âgées à moins dépenser en médicaments et qui a interdit la publicité des cigarettes à la TV".
Il avait alors affronté les laboratoires pharmaceutiques, les multinationales propriétaires de brevets, l'industrie du tabac, les agences de publicité et les chaînes de télévision.
"Je défends des intérêts généraux et non pas spécifiques ou de certains secteurs", avait expliqué José Serra à l'époque.
A la suite de ce dur combat, le Brésil est devenu l'un des pays les plus avancés dans la production de génériques et un pionnier dans le traitement gratuit des séropositifs et malades du sida.
Ce fils d'immigrants italiens venus de Calabre dit avoir le coeur à gauche depuis sa jeunesse. Etudiant, il devient à 21 ans président de l'Union nationale des étudiants (UNE). A ce titre, il est parmi les premiers à être poursuivis par le régime militaire lors du coup d'Etat de 1964.
Il part en exil 14 ans, notamment au Chili. Il s'y marie avec une danseuse du ballet national du Chili, Silvia Monica Allende, avec qui il a eu deux enfants, et étudie l'économie à l'université de Santiago.
Lors du coup d'Etat militaire au Chili en 1973, il gagne les Etats-Unis où il enseigne dans les prestigieuses universités de Princeton et de Cornell.
De retour au Brésil en 1977, Serra participe à la formation du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre-droit) d'opposition à la dictature (1964-1985). Deux ans plus tard, il est l'un des fondateurs du Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB) avec le sociologue Fernando Henrique Cardoso.
En 1994, il est élu sénateur, poste qu'il abandonnera pour rejoindre l'équipe du président Cardoso comme ministre du Plan. Il prend en 1998 le portefeuille de la Santé qu'il abandonne en 2002 pour se présenter contre Lula à la présidentielle.