dimanche 10 octobre 2010

La communauté de Montréal suit les opérations

Voici des mois que les Chiliens de Montréal suivent au petit écran ou par téléphone les dénouements de l’importante opération de sauvetage qui a lieu au Chili. Désormais, c’est à l’aide d’un projecteur qu’ils suivront l’arrivée des secours.
Afin de vivre pleinement la joie éprouvée par leurs confrères, le petit groupe de Chiliens avait accroché une large banderole de l’Association des Chiliens du Québec dans le local, suspendu un immense drapeau du pays et placé, çà et là, des cadres de Michelle Bachelet spécialement pour l’occasion.
« On vit ici ce que nos confrères vivent là-bas. On a tout vécu depuis le début. Aujourd’hui, on a tous la même réaction, le même sentiment. Tout le monde est heureux », a déclaré le président de l’association, Nelson Ojeda, quelques minutes après que la foreuse ait fini son travail.
L’homme a sa petite idée quant aux angoisses que vivent ses compatriotes au fond de la mine. Ancien prisonnier sous la dictature d’Augusto Pinochet dans les années 1970, il a connu les cellules surpeuplées dans la noirceur la plus totale.
Rassemblement prévu pour mercredi
Ils étaient une dizaine de personnes à être venus observer les spécialistes creuser les derniers mètres du trou profond de plus de 600 m sur la chaîne TV Chile, la chaîne nationale.
Mercredi prochain, moment où on devrait commencer à remonter les 33 mineurs à la surface, l’association représentant 15 000 Chiliens a prévu un grand rassemblement au même endroit pour festoyer.
Transparence du gouvernement
Quoique l’incident minier ait une connotation dramatique pour la communauté rassemblée, la plupart voient positivement le dénouement des opérations là-bas.
Selon les représentants de la diaspora chilienne présents, l’événement a servi à rapprocher la communauté, à forcer le gouvernement en place à prendre ses responsabilités en matière de sauvetage, santé et sécurité, et enfin, à réunir les scientifiques du monde entier dans leur pays.
«Le gouvernement a fait un excellent travail au niveau de la responsabilité et de son engagement dans le sauvetage, croit Nelson Ojeda. Au niveau de la gestion de la sécurité minière, ça a apporté le problème sur la scène mondiale. Cet événement va restructurer complètement les mesures d’urgence au Chili. »
Une autre membre de l’association, Gisela San Martin, quoique d’accord avec son compatriote, a apporté un bémol à cette analyse. Pour elle, il ne fait aucun doute que le gouvernement contrôle l’information depuis le début de l’opération. Ceci lui fait croire que la situation n’est pas aussi rose qu’on ne le laisse croire. « On nous dit que tout est beau, mais un des mineurs a 60 ans et a le diabète, et pourtant, il n’y a aucun problème. On ne dit pas tout, je pense. »
D’ici à ce que les autorités remontent les mineurs à la surface, les spécialistes installeront un conduit métallique le long des 100 premiers mètres du trou.
Ensuite, ils y inséreront la capsule devant servir à remonter chaque travailleur et la descendront, vide, au fond du puits et la remonteront en guise de test. Le vrai sauvetage débutera ensuite.