mercredi 27 octobre 2010

Les mineurs chiliens oubliés de San José

« Et à nous, qui nous sort du trou ? », « 70 jours sans argent ni travail », « Solde de tout compte tout de suite » « Ne nous volez pas ! » Photo Reuters
Au Chili, pendant que les 33 mineurs sauvés de la mine San José savourent leur retour à la surface, les autres travailleurs de la mine manifestent pour obtenir le paiement de leurs indemnités de licenciement. Depuis le 5 août, jour de l’éboulement qui a enfermé 33 hommes sous terre, plus de 300 autres travailleurs ont perdu leur emploi.
Certes payés fin août et fin septembre, ces employés de l’entreprise San Esteban, propriétaire de la mine San José, n’ont officiellement toujours pas reçu leur congé. Et surtout pas encore touché un centime des indemnités de licenciement qui leur sont dues.
« L’entreprise propose de nous payer un quart des indemnités de licenciement en décembre et le reste en onze mensualités à partir de janvier », explique Javier Castillo, trésorier du syndicat de la mine San José et directeur national de la Confédération minière du Chili. « C’est inacceptable ! Avec quel argent les travailleurs vont-ils vivre jusqu’à décembre ? » s’insurge-t-il. Et de marteler : « Depuis des mois, voire des années, nous réclamons la ratification de la convention 176 de l’Organisation internationale du travail sur la sécurité dans les mines. »
En s’imposant sur le droit chilien, cet accord international de 1995 permettrait notamment aux mineurs de dénoncer le danger dans certaines mines, sans avoir peur d’être mis à la porte. Il leur donnerait aussi « le droit de paralyser la production », explique le syndicaliste. Le président chilien conservateur, Sebastian Pinera, a promis de ratifier cette convention. En attendant, répète Javier Castillo, des mines aussi dangereuses que San José « continuent d’être exploitées un peu partout » dans le nord du Chili.
Lucile Gimberg