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LE PAPE FRANÇOIS. PHOTO TONY GENTILE |
Les trois victimes d'un prêtre pédophile chilien invitées plusieurs jours dans la résidence hôtelière du pape François ont commencé vendredi une série d'entretiens privés avec le souverain pontife.
LES TROIS HOMMES ONT PROMIS DE RELATER LEURS ENTRETIENS AVEC LE PAPE FRANÇOIS AU COURS D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE MERCREDI PROCHAIN. PHOTO ANDREAS SOLARO |
S'exprimant vendredi brièvement devant l'une des grilles d'entrée de la Cité du Vatican, les trois hommes ont promis de relater leurs entretiens avec le pape au cours d'une conférence de presse mercredi prochain.
Jose Andrés Murillo devait s'entretenir en privé dès vendredi avec le pape François, des rencontres étant prévues avec les deux autres victimes durant le weekend.
«L'invitation est pour parler, recevoir des suggestions sur le thème de l'abus sexuel clérical sur mineurs, l'abus de pouvoir, de conscience», a noté M. Murillo.
Il a souhaité que les rencontres «portent rapidement leurs fruits», «au nom de nombreuses personnes qui ont souffert d'abus sexuels du clergé et qui se sont suicidé» et au nom d'autres «en train de souffrir».
«Ce qui se passera à l'avenir dépend de beaucoup de facteurs et du pape», a estimé pour sa part James Hamilton, une autre victime.
«Ce n'est pas facile d'être là, en dépit du fait que nous ayons reçu un accueil plus que bon, très chaleureux», a-t-il confié, soulignant la nécessité de «maintenir la tranquillité» autour de ces rencontres avec le pape.
Les représentants des victimes espèrent apporter leur contribution pour endiguer «une culture de l'abus et de la dissimulation parmi les évêques de l'Église», a commenté Juan Carlos Cruz, un Chilien qui vit désormais aux États-Unis.
Arrivé la veille, ce dernier avait déjà confié à une équipe chilienne de CNN qu'il ne souhaitait pas que cette invitation soit «un exercice de relations publiques». «C'est une vraie rencontre pour lui raconter ce qui se vit réellement au sein de l'Église chilienne», avait-il indiqué, en donnant les noms de «personnes toxiques» selon lui, dont un cardinal proche du pape.
Au cours de ces journées de rencontre «personnelle et fraternelle», le pape «désire leur demander pardon, partager leur douleur et sa honte pour ce qu'ils ont souffert», avait précisé mercredi le Vatican.
Jorge Bergoglio avait reconnu début avril avoir commis de «graves erreurs» d'appréciation de la situation au Chili, après avoir lu les conclusions d'une enquête qu'il avait diligentée sur des abus sexuels commis par le clergé.
Son voyage au Chili du 15 au 18 janvier avat été miné par le dossier de la pédophilie au sein du clergé chilien. Le pape avait été critiqué pour avoir défendu avec force l'évêque chilien Juan Barros, pourtant soupçonné d'avoir tu les crimes du vieux prêtre pédophile Fernando Karadima (condamné par la justice vaticane).