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La principale organisation indigène a rejeté jeudi le dialogue avec le gouvernement du président Lenin Moreno, appelant à « radicaliser les actions » de protestation contre la hausse du prix de l’essence.
DES INDIGÈNES MANIFESTENT JEUDI 10 OCTOBRE 2019
DEVANT LA MAISON DE LA CULTURE DE QUITO.
PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP
INDIGÈNES PORTENT LE CERCUEIL D’INOCENCIO TUCUMBI, TUÉ DANS DES AFFRONTEMENTS DU MERCREDI. PHOTO:AFP |
Selon cet organisme, Inocencio Tucumbi, dirigeant indigène originaire de la province de Cotopaxi, est décédé lors de la grande manifestation de mercredi à Quito. La cause n’a pas été précisée. Le précédent bilan officiel faisait état d’un mort et 766 arrestations.
Le gouvernement a, de son côté, fait savoir que 133 policiers avaient été blessés.
Les indigènes rejettent le dialogue
En signe de protestation, les indigènes ont retenu, jeudi, dix policiers, qui ont été présentés sur une estrade lors d’un rassemblement des manifestants dans le nord de la capitale. Ils ont finalement été libérés dans la nuit.
Lenin Moreno a tenté, jeudi, de renouer le dialogue avec la communauté indigène en colère, au lendemain d’une manifestation monstre à Quito. Mais la principale organisation indigène d’Équateur a rejeté le dialogue avec le gouvernement, appelant à « radicaliser les actions » de protestation. « Aucun dialogue avec un gouvernement assassin », rapporte le communiqué de la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie), signé par son président Jaime Vargas.
Confronté à la pire crise de son mandat, Lenin Moreno a transféré lundi le siège du gouvernement à Guayaquil (sud-ouest). Jeudi après-midi, sa ministre de l’intérieur Maria Paula Romo a annoncé sur Twitter que 17 étrangers, pour la plupart des Vénézuéliens, avaient été arrêtés en possession d’« information » sur les déplacements du président. Ces arrestations confirment, selon elles, les « intérêts qui se cachent derrière le chaos dans le pays ».
Le pays andin est secoué depuis début octobre, quand le gouvernement a adopté une réforme mettant fin aux subventions sur le carburant, par un mouvement social inédit depuis 2007, marqué par des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie, des manifestations parfois violentes et des grèves.
Le secrétaire général des Nations Unies (ONU) Antonio Guterres a fait part de son « inquiétude » concernant cette situation. L’ONU se dit prête « à soutenir le dialogue, si sa participation est acceptée par toutes les parties ». Par ailleurs, les présidents péruvien et chilien, Martin Vizcarra et Sebastian Piñera, ont apporté leur soutien à Lenin Moreno.