"L'aide fatale", Dambisa Moyo, Jean-Claude Lattès, 256 pages, 20 euros.
Ce n'est pas l'aide qui est responsable de la réussite du Botswana entre 1968 et 2001, affirme par exemple Mme Moyo, mais sa "politique favorisant l'économie de marché", écrit-elle. Elle soutient même la thèse que "la démocratie peut être un obstacle au développement", comme en témoigne, écrit-elle, "le succès économique" du Chili de Pinochet ! "Dans un monde idéal, ce dont ont besoin les pays pauvres (...), c'est d'un dictateur bienveillant décidé à imposer les réformes nécessaires pour donner une impulsion à l'économie", écrit-elle. Parmi les effets pervers de l'aide, Mme Moyo pointe la corruption, la captation de la rente par les militaires, la réduction de l'épargne, l'inflation...
Quelles sont, selon l'auteur, les solutions pour développer l'Afrique ? "Une société civile qui fonctionne bien et un corps de citoyens politiquement responsables sont l'assise solide d'un développement viable dans le long terme", dans un "environnement à l'intérieur duquel le secteur privé pourra s'épanouir". Elle se prononce aussi en faveur d'une augmentation de l'investissement direct étranger (IDE) - dont l'Afrique ne profite pas assez -, du développement de la microfinance, du commerce avec la Chine et les pays émergents et "d'institutions" soumises à "l'obligation de rendre des comptes".
L'Aide fatale, Dambisa Moyo, Jean-Claude Lattès, 256 pages, 20 euros