Le juge Victor Montiglio a délivré des mandats d'arrêt contre des ex-agents de la DINA (Direction nationale du renseignement), police secrète redoutée du régime militaire d'Augusto Pinochet (1973-1990), et considérée comme responsable de la mort ou de la disparition de la majeure partie des 3 000 personnes tuées ou disparues pendant cette période. L'ex-chef de la DINA, le général Manuel Contreras, emprisonné depuis 2005, a pour sa part déjà été condamné à plusieurs peines distinctes de prison à perpétuité, pour plusieurs assassinats et violations diverses de droits de l'homme sous la dictature.
Les derniers mandats d'arrêt portent sur différents dossiers, dont l'opération Condor, un plan concerté des dictatures d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de Bolivie et d'Uruguay pour éliminer leurs opposants dans les années 1970. L'opération Colombo, au cours de laquelle 119 opposants chiliens furent assassinés ou portés disparus en 1975, est également concernée, ainsi que l'affaire dite de la "Rue de la Conférence", qui vit l'arrestation de dix opposants communistes en mai 1976, toujours portés disparus.
Les mandats, qui font suite à un acte similaire l'an dernier contre une centaine d'autres ex-agents de la dictature, visent des anciens sous-officiers, des membres de l'armée et de la marine, des retraités de la police, tous accusés en qualité de co-auteurs, et dont une partie n'avaient jamais eu affaire à la justice depuis la fin de la dictature.