Ses deux adversaires, vieux routiers de la politique chilienne et favoris dans les sondages - l’ex-président Eduardo Frei (27 %), représentant de la coalition au pouvoir, la Concertacion, et Sebastian Piñera (37 %), le candidat unique de la droite en tête des sondages – avaient même tenté de courcircuiter cette relation privilégiée avec la jeunesse. Le premier en nommant un chef de campagne de… 27 ans, le second en lançant dans tout le pays une campagne d’appel au vote des jeunes. Le gouvernement avait lancé, quant à lui, une campagne publicitaire, intitulée « Yo tengo el poder, Yo voto » (J’ai du pouvoir, je vote) avec des stars du petit écran.
Deux cent mille Chiliens sont finalement allés s’inscrire au Service électoral qui a fermé ses portes le 13 septembre. Beaucoup de jeunes attirés par le vote MEO (pour Marco Enriquez-Ominami), comme ils l’appellent pour faire plus court. Comme Pedro, 24 ans, qui s’est inscrit pour la première fois « parce qu’(il) trouve Marco Enriquez-Ominami beaucoup plus proche de ses idées ». Même si la plupart savent qu’il a peu de chances de gagner. « Au moins j’aurais dit ce que je pense », lance Roxana, 29 ans.
Pas d'inscription en masse
Les filles et les garçons font la queue séparément et de fait, votent dans des bureaux différents.
(Photo : Claire Martin/RFI)
En mars, le gouvernement de Bachelet a réussi à obtenir du Congrès la modification de ce système désuet. Il reste trois mois avant l’élection présidentielle et les candidats sont très proches dans les sondages. « 3,4 % d’augmentation du nombre de votants, ça peut devenir un chiffre important dans n’importe quelle élection au coude à coude », comme le souligne le directeur du Service électoral, Juan Ignacio Garcia. Mais d’ici au 13 décembre, maintenant que la campagne est officiellement lancée, les écarts peuvent se créer.
RFI Claire Martin, correspondante à Santiago du Chili.