vendredi 29 octobre 2010

José Serra : un politicien chevronné mais dénué de charisme

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Le candidat José Serra en campagne. Photo Galarie José Serra chez Flickr

En 2002, Serra, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) avait échoué face au chef de file du Parti des Travailleurs (PT-gauche), puis il avait passé son tour en 2006 quand Lula a été réélu.

A deux jours du second tour de la présidentielle, cet ancien maire et gouverneur de Sao Paulo, l'Etat le plus riche et le plus peuplé du Brésil, est nettement devancé dans les sondages par Dilma Rousseff, la dauphine de Lula.

Déjà donné largement battu au premier tour par les sondages, il n'a pas baissé les bras et a finalement arraché un duel final avec Dilma, auquel même ses proches collaborateurs ne croyaient pas.

Malgré une attitude réservée, il a durci le ton contre sa rivale et l'a durement attaquée sur la corruption du gouvernement Lula.

Avare en sourires, cet économiste de formation est surtout connu des Brésiliens pour avoir mis en oeuvre des traitements gratuits contre le sida et développé les médicaments génériques quand il était ministre de la Santé de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso, de 1998 à 2002.

C'est lui également qui a introduit la pilule du lendemain au Brésil mais, lors de la campagne électorale, il s'est déclaré "contre l'avortement" pour séduire l'électorat chrétien.

Ce fils d'immigrants italiens venus de Calabre dit avoir le coeur à gauche depuis sa jeunesse. Etudiant en ingénierie, il participe à des cours de théâtre pour vaincre sa timidité. A 21 ans, il est élu président de l'Union Nationale des Etudiants (UNE) et, à ce titre, il est parmi les premiers à être poursuivis par le régime militaire lors du coup d'Etat de 1964.

Il part en exil 14 ans.

Il passe par la France puis s'installe au Chili, où il se marie avec une danseuse du ballet national du Chili, Silvia Monica Allende, avec qui il a eu deux enfants, et étudie l'économie à l'université de Santiago.

Chassé du Chili par le coup d'Etat militaire en 1973, il gagne les Etats-Unis où il enseigne dans les prestigieuses universités de Princeton et de Cornell.

De retour au Brésil en 1977, Serra participe à la formation du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre-droit) d'opposition à la dictature militaire.

Deux ans plus tard, il est l'un des fondateurs du Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB) avec le sociologue Fernando Henrique Cardoso.

En 1994, il est élu sénateur, poste qu'il abandonnera pour rejoindre l'équipe du président Cardoso comme ministre du Plan. Il prend en 1998 le portefeuille de la Santé qu'il abandonne en 2002 pour se présenter contre Lula à la présidentielle et perd au second tour.