mercredi 3 août 2011

AU CHILI, ON NE PARLE PLUS DE PROJETS DE CENTRALES NUCLÉAIRES

Et matière de petits schémas, je vous conseille donc plutôt ce le tableau ci-dessous qui propose une vision un peu plus réaliste des dangers liés à la production d'électricité via le nucléaire.

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SOURCE 
Laurence Golborne, alors ministre de l’énergie et des mines, avait annoncé que la décision de doter le Chili de centrales nucléaires serait prise « probablement lors de cette décennie ». Un contrat similaire avec les États-Unis devait être signé une semaine après le tremblement de terre au Japon, juste avant la visite du président américain, Barack Obama, à Santiago.

Quelques heures après le séisme nippon, Laurence Golborne relativisait sur son compte Twitter : « Énergie nucléaire : du calme. N’exagérons pas et ne parlons pas sans avoir d’informations fiables. » Mais, face aux craintes exprimées dans tout le pays, vu l’ampleur de la catastrophe de Fukushima, le ton avait vite changé au gouvernement.

Trois jours après le séisme, Laurence Golborne s’exprimait à nouveau sur Twitter en ces termes : « Ce qui s’est passé va évidemment affecter les discussions dans l’avenir. » Quelques jours plus tard, il y mettait encore plus d’emphase : « J’ai été clair : nous n’avons pas de centrales nucléaires au Chili, il n’y a pas de projet d’en construire et nous nous sommes engagés à ce qu’il n’y en ait pas pendant ce gouvernement. » Le débat était donc repoussé à une prochaine administration.

DÉFICITAIRE EN MATIÈRE ÉNERGÉTIQUE

Le contrat de coopération avec les États-Unis a bien été signé, mais en toute discrétion, par le ministre des affaires étrangères, Alfredo Moreno, et l’ambassadeur américain au Chili, Alejandro Wolff. Le gouvernement s’est alors empressé de préciser qu’il ne s’agissait pas de mettre en place un réacteur nucléaire, mais simplement de donner une formation aux ingénieurs.

Le Chili « n’est pas en mesure d’avoir de l’énergie nucléaire et ce qui s’est passé au Japon n’a fait que ratifier cet état de fait », a même déclaré Alfredo Moreno pendant la cérémonie de signature.

Le Chili, pays déficitaire en matière énergétique, cherche activement de nouvelles sources pour faire face à la croissance économique. Le mois dernier, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, en tournée dans cinq pays latino-américains, a rencontré les autorités chiliennes. Il a alors souligné que l’accident de Fukushima devait encourager à améliorer la sécurité dans les centrales nucléaires, mais pas à écarter cette source d’énergie.

TROIS EMPLACEMENTS DE CENTRALES À L’ÉTUDE

Il existe aujourd’hui au Chili deux réacteurs expérimentaux, qui servent uniquement à la recherche et à un usage médical. Trois emplacements de centrales nucléaires sont à l’étude, à Antofagasta, Coquimbo et El Libertador, sur la côte pacifique. Deux d’entre eux ont été affectés par le tsunami du Japon. Les riverains d’un des réacteurs expérimentaux, situé en pleine zone urbaine et sur la faille sismique de San Ramon, ont demandé qu’il soit déplacé.

De l’autre côté de la cordillère des Andes, en Argentine, où fonctionnent deux centrales nucléaires et où une troisième devrait entrer en fonctionnement à la fin de l’année, on minimise les risques : les technologies sont différentes de celles du Japon et les centrales ne sont pas installées sur des zones sismiques, assurent les autorités.

À Buenos Aires, le débat n’émeut presque personne, à part Greenpeace. Au contraire, ces jours-ci, une exposition technique et scientifique, Tecnopolis, fait la promotion du projet Carem (Centrale argentine d’éléments modulaires) dont la mise en service est prévue pour 2014 : un réacteur nucléaire développé intégralement en Argentine, d’une puissance de 25 mégawatts, de quoi fournir en électricité une ville de 100 000 habitants.

ANGELINE MONTOYA, à Buenos Aires