lundi 16 février 2015

SEBASTIÁN DÁVALOS, LE «MAMAN M’A DIT» DE MICHELLE BACHELET

Celui qui travaillait à ses côtés depuis près d'un
SEBASTIÁN DÁVALOS
an au palais de la Moneda au titre de directeur des affaires socioculturelles a été contraint de démissionner de son poste la semaine dernière à la suite de révélations dans la presse chilienne sur une opération foncière troublante.

Membre du parti socialiste depuis sa tendre jeunesse et franc-maçon pour respecter des traditions familiales remontant à ses arrière-grands parents, Sebastián Dávalos, diplômé de sciences politiques, a mené toutes ces dernières années une carrière de fonctionnaire à la direction des affaires économiques internationales tout en donnant visiblement quelques coups de main à une entreprise privée contrôlée à 50% par son épouse. D'où un style de vie plutôt aisé qui n'a pas manqué de soulever quelques questions au Chili.

La dernière opération du couple Dávalos, en 2013, n'a pas manqué de relancer les spéculations. Alors que Michelle Bachelet, revenue de sa parenthèse new yorkaise dédiée à la défense de la cause des femmes pour le compte des Nations Unies, était en campagne présidentielle pour un second mandat, son fils démarchait en effet sans grand succès les banques du pays pour obtenir un prêt de 10 millions de dollars dans le but d'acheter des terrains au sud de la capitale Santiago. Par magie, le dossier se débloquera quelques jours avant l'élection et tout aussi miraculeusement l'opération foncière se révélera particulièrement fructueuse quelques mois plus tard avec près de 4 millions de dollars de bénéfices, suite à une requalification des terrains en question.

Tout en demandant pardon à sa présidente de mère d'avoir atteint son image, Sebastián Dávalos se défend de tout trafic d'influence et de détention d'informations privilégiées dans un entretien accordé ce week-end au journal El Mercurio. «Ce qui m'affecte le plus, c'est que je faisais le travail qui me plaisait le plus de toute ma vie», explique-t-il en assurant que Michelle Bachelet n'était pas au courant de ses opérations.

L'histoire rappellera sans doute à certains les déboires de François Mitterrand, un autre président socialiste, avec son fils aîné employé à l'époque à l'Elysée et surnommé par les mauvaises langues «papa m'a dit»...