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PHOTO DAVID MERCADO |
Selon ATB, qui se réfère à une étude d’Ipsos, les opposants à la révision constitutionnelle l’auraient emporté par 52,3 % des voix contre 47,7 %. Unitel, citant un sondage d’Equipos Mori, a donné le non vainqueur avec 51 % contre 49 %.
« Il est hautement probable que ces [données] se modifient de manière radicale », a insisté au cours d’une conférence de presse le vice-président, Alvaro Garcia. De premiers résultats partiels ont été publiés sur le site web d’un organisme officiel bolivien, l’OEP. Basés sur 13 % des suffrages, ils donnaient le non à 67,71 % et le oui à 32,29 %. Ils ne permettent cependant pas de dégager une tendance nationale claire, car ils n’incluent pas le vote dans les régions rurales, traditionnellement favorables à M. Morales, ni le vote de l’étranger.
« Il vaut mieux garder son enthousiasme », a ajouté M. Garcia, allusion aux fêtes populaires organisées dans plusieurs villes par les opposants après l’annonce de la victoire du non.
Soupçons de corruption
Dans un pays où le vote est obligatoire, quelque 6,5 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer sur une révision de la Constitution qui permettrait au président et au vice-président, tous deux au pouvoir depuis 2006, de briguer un quatrième mandat de cinq ans. Jusqu’à la semaine dernière, ses partisans étaient à égalité avec les opposants à cette mesure.
Mais les soupçons de corruption qui visent le président pourraient avoir changé la donne. Evo Morales est accusé d’avoir usé de son influence en faveur de son ex-compagne, Gabriela Zapata. Cette dirigeante de l’entreprise chinoise CAMC, âgée de 28 ans, a signé des contrats avec le gouvernement pour 576 millions de dollars (516 millions d’euros).
Plusieurs enquêtes sont en cours.
L’intéressé, champion autoproclamé du socialisme du XXIe siècle, a balayé les accusations : « Quel trafic d’influence ? Tout ça est un montage de l’ambassade des Etats-Unis ! »
Celui qui a été le premier Amérindien à devenir chef de l’Etat dans le pays n’a cessé d’afficher un optimisme sans faille quant à l’issue du référendum, prédisant même qu’il le gagnerait « largement ». Lundi après-midi, il a promis que les résultats du scrutin de dimanche « seront respectés » par son camp.
S’il venait à perdre ce vote, il s’agirait de sa première défaite politique en dix ans. L’homme de 56 ans, qui a réussi à réduire la pauvreté en Bolivie − un des pays d’Amérique latine les plus touchés par ce fléau −, a été réélu avec 61 % des voix en 2014.