|
Le ministère des Affaires étrangères invoque des raisons juridiques pour ne pas commenter plus avant les circonstances de cette rocambolesque affaire.
Des erreurs logistiques
Il y a un mois, une source proche du dossier avait confirmé qu’un missile Hellfire avait été égaré en Europe à l’été 2014, avant d’être localisé à Cuba où Washington faisait tout pour le récupérer. Le gouvernement américain a pour habitude de convoyer à des clients potentiels des missiles désactivés, sans armement ni système de mise à feu, à des fins d’entraînement, avant de leur vendre des armes opérationnelles.
Le missile du groupe Lockheed Martin avait été envoyé en Espagne par son constructeur avec le feu vert du département d’État pour des exercices militaires de l’Otan. L’arme devait ensuite être renvoyée par avion-cargo commercial en Floride, via Francfort en Allemagne.
C’est là que des erreurs logistiques sur la cargaison sont survenues : le missile s’est retrouvé d’abord chargé dans un camion affrété par Air France en direction de l’aéroport de Roissy, puis sur un vol cargo de la compagnie aérienne française vers La Havane.
Un incident logistique
Washington a toujours privilégié la piste de l’incident logistique et non celle d’un vol, même si le ministère de la Justice a ouvert une enquête.
Les États-Unis, qui sont en plein processus de normalisation avec Cuba, détestent que leur technologie tombe entre les mains de pays étrangers, a fortiori d’Etats proches de puissances concurrentes comme la Russie et la Chine.
Mais Mark Toner a souligné que « le rétablissement de relations diplomatiques (en juillet 2015) et la réouverture de notre ambassade à La Havane nous ont permis de coopérer avec le gouvernement cubain sur des sujets d’intérêt commun ».