jeudi 28 février 2019

VÉNÉZUÉLA. L’ONU SOUS LA PRESSION DES ÉTATS-UNIS


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 LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, ANTONIO GUTERRES,
A RÉAFFIRMÉ LUNDI SON OPPOSITION À
UN COUP DE FORCE AU VENEZUELA.
PHOTO EDUARDO MUNOZ ALVAREZ/AFP
Washington veut imposer à Caracas une aide humanitaire qui est surtout prétexte à un changement de régime.
« LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
DE TRUMP
»

«Le temps des interventions militaires en Amérique latine est révolu. » Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé lundi son opposition à un coup de force au Venezuela. Mais les États-Unis s’obstinent. Après l’échec de l’opération aide humanitaire à la frontière vénézuélienne, Washington a convoqué mardi un Conseil de sécurité, bien décidé à faire adopter une résolution cette semaine pour forcer l’acheminement de matériel, ainsi que l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. À la manœuvre : Elliott Abrams, l’envoyé spécial de Trump, connu comme « l’adjoint aux sales guerres » en Amérique centrale lorsque, sous couvert d’aide humanitaire, l’administration américaine envoyait des armes aux Contras pour renverser la révolution sandiniste. La Russie et la Chine ont fait part de leur opposition à toute forme d’intervention militaire, et pourraient opposer leur droit de veto à la résolution.

« GUERRE
POUR SE CAMOUFLER DANS LE PAYSAGE /
POUR SE CAMOUFLER DANS LES ESPRITS  »
Les pays européens – Allemagne, Belgique, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suède – se sont alignés sur la position de la Maison-Blanche, sans toutefois partager le choix du recours à la force. Le ministre vénézuélien Jorge Arreaza a dénoncé le prétexte de l’aide humanitaire pour envahir son pays, en montrant des photos des camions brûlés à la frontière, où l’on peut voir des matériaux suspects (fils barbelés, clous). Il a exigé la levée des sanctions économiques décrétées par les États-Unis, qui ont entraîné des pertes « de 30 milliards de dollars depuis août 2017 à aujourd’hui », une somme qui serait pourtant utile à l’achat de médicaments et de vivres.

Alors que Mexico a offert ses services pour accueillir des pourparlers pour dénouer la crise, Jorge Arreaza a réitéré la disposition de Caracas à dialoguer. Et de lancer : « Pourquoi pas une rencontre entre le président Trump et le président Maduro ? »
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 « AIDE HUMANITAIRE »
DESSIN  PITER TUPPERWARE

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